16 mars 2016 - Himalaya et Inde, Tibet, Peuples et fêtes

En juillet nous participons aux festivités du LUROL dans la région de Rebkong (Tongren en chinois) au Tibet Oriental, dans le cadre d’un voyage itinérant à travers les régions tibétaines du Kham et de l’Amdo, qui permettra aussi de découvrir d’autres fêtes et célébrations. Le LUROL est un ensemble de cérémonies dirigées par des Lha ba, hommes-esprits medium rentrant en transe et prêtant leurs corps aux déités et esprits tutélaires pour obtenir paix, protection et prospérité pour la communauté.

Retrouvez le lien vers notre parcours détaillé en bas de cette page

 

 

Qu’est ce que sont ces festivités de LUROL ??

Lors du sixième mois du calendrier lunaire, les habitants de villages de la région de Rebkong (Tongren en chinois), en Amdo, participent à des cérémonies appelées LUROL. Ils demandent aux esprits tutélaires la paix et la prospérité pour la communauté. Pour cela, ils offrent à ces derniers un spectacle vivant destiné à les apaiser et les satisfaire. Les hommes-esprits, les Lha ba en tibétain, dirigent la cérémonie.
Les Lha ba sont des mediums qui, après être entrés en transe, prêtent leur corps aux déités, pour que celles-ci puissent intervenir favorablement dans le monde des humains. Ainsi sont-ils sollicités pour des divinations, des soins, des conseils, des protections ou même des exorcismes. Les Lha ba (ou Lha mo pour les femmes) sont présents dans toute l'aire culturelle tibétaine. Du Ladakh au Bhoutan, en passant par le Népal il n'est pas une région tibétaine qui ne fasse appel aux déités locales.

 

 

Origines du LUROL

L'origine de cette pratique viendrait de la religion prébouddhique Bön. Puis, pendant le règne du roi tibétain Trisong Détsen, Guru Rimpoché (Padmasambhava) fut invité à répandre le bouddhisme au Tibet. Il convertit alors au bouddhisme nombre de divinités locales tibétaines, les intégrant ainsi au panthéon bouddhiste tibétain, en leur donnant souvent le rôle de protecteur, telle la fameuse Palden Lhamo, protectrice du Tibet et du bouddhisme tibétain. Le Dalai Lama lui-même fait appel régulièrement aux oracles, comme celui de Néchung, son favori, pour le conseiller.
Déjà cité dans des textes retrouvés dans les grottes de Dunhuang, le LUROL trouverait son origine au temps du roi Tri Ralpachen au 9ème siècle. De nombreux conflits entre le Tibet et son voisin chinois, incitèrent le pays des neiges à signer un traité de paix en 821. La stèle au pied du Jokhang à Lhassa atteste de cet accord sino-tibétain. Le principal garde-frontière du Tibet (le général Reb Tsha), marié à une fille de la région, fit alors une grande cérémonie pour commémorer l'évènement. De nombreuses danses eurent alors lieu, ainsi que des offrandes et sacrifices de chèvres. Cette fête devint le rituel majeur de la région, qui remet en scène chaque année le banquet des gardes frontières accompagné de ses offrandes et sacrifices.

 

 

La pratique du LUROL de nos jours

En 1959, l’État chinois communiste interdit de pratiquer le LUROL et les sacrifices afférents. La fête fut à nouveau autorisée en 1978. Mais les Lha ba étaient si peu nombreux à avoir survécu à la révolution culturelle, que l'on demanda à leurs descendants d'en tenir le rôle, sans qu’ils soient vraiment possédés. Ce n'est que vers les années 1990, que l'on commença à se préoccuper de former d'authentiques Lha ba.
L'apprentissage des nouveaux mediums fut assigné aux quelques survivants qui n'osaient jusqu'alors plus pratiquer au grand jour. Après avoir été sélectionnés ou désignés, certains apprentis Lha ba font une retraite de trois mois auprès d'un moine en ermitage. Tous les mediums doivent demander audience auprès d'un dignitaire religieux qui vérifie l'authenticité de la transe, questionne l'esprit « descendu » dans le corps du medium, sur son nom et ses intentions. Le futur Lha ba doit alors faire vœu de ne pas mentir, de ne pas faire de mal autour de lui. On lui conseille parfois de ne pas désigner les voleurs dans l'assemblée, comme certains l'ont fait par le passé. Cela créerait trop de conflits parmi les villageois et aurait de mauvaises répercussions sur le Lha ba.
Le LUROL, jeu fantastique digne d'un metteur en scène surréaliste, qui mêle à la fois ferveur festive, transe et pratique sacrificielle, perdure ainsi de nos jours, au 21ème siècle. La technologie et les enjeux politiques et économiques détermineront et façonneront son évolution. Tout comme la frontière du visible et de l'invisible, la frontière du rituel et du folklore peut, elle aussi, porter à confusion. Le risque en effet demeure d’une sorte de « muséification » engendrée par l’ethno-tourisme, dont les autorités chinoises ont montré combien elles savaient en tirer les ficelles… et les profits…

 

 

Notre parcours de Juillet 2016 : LUROL (Shaman) festival en Amdo et festivals cavaliers

Nous proposons un parcours en Juillet 2016 avec immersion d’une semaine dans les cérémonies annuelles tibétaines du Lurol, du 20 au 27 Juillet. Mais nous participons aussi avant à des danses de moines masqués et à une grande « puja de feu » au monastère de Wendu, ainsi qu’à un ou plusieurs festivals cavaliers au cours d’une traversée de l’Amdo et du Kham. Nous privilégions la participation à des petits festivals, plus intimistes et authentiques, qu’aux grands rassemblements plus connus (Jyekundo ou Lithang par exemple) qui sont devenus des sortes de « Luna Park » à la chinoise. Les dates exactes de ces festivals cavaliers auxquels nous pourrons assister ne seront connus que courant mai, car elles sont souvent décidées au dernier moment en fonction d’évènements et contraintes locales.

 

Cette traversée du Kham vers l’Amdo, ou vice versa, nous permet de découvrir en chemin de grands monastères d’obédience diverses, certains accueillant jusqu’à 13000 moines, mais aussi des grands espaces et montagnes sacrées de ces régions de hauts plateaux parcourus par des bergers et nomades, khampa, golok et amdowa. L’axe du parcours prévu passe par les régions de Rongtrak (Danba), Garthar (Bamei), Dawu (Daofu), Larung Gar, Serthar, Dzamthang, Ngawa (Aba), Jikdril (Jigzhi), Luchu et Labrang.

 

 

Deux dates de départ

Nous faisons deux dates de départ : les 05 et 15 juillet 2016.
Dans le départ du 05 juillet nous partons de Chengdu vers Rebkong et découvrons ainsi le Lurol à la fin. Dans le départ du 15 juillet, nous faisons l’inverse : nous débutons par les festivités au monastère de Wendu puis celles du Lurol puis traversons l’Amdo et le Kham vers Chengdu.
Il y a ainsi trois possibilités de voyages :
• Parcours en 24 jours, du 05 au 28 Juillet 2016  :
On commence par Chengdu et on termine le voyage à Tongren
• Parcours en 25 jours, du 15 Juillet au 08 Août 2016  :
On commence par Xining et on termine le voyage à Chengdu
• Parcours en 14 jours, centré seulement sur le Lurol et les festivités au monastère de Wendu, du 15 au  28 Juillet 2016