Trek de reconnaissance dans les vallées oubliées du Karakoram avec Laurent Boiveau

Envol de Paris, pour Islamabad. Accueil à l'aéroport par notre équipe locale pour prendre le vol pour Skardu, ou si le vol est annulé, transfert par la route pour Chilas en minibus par la vallée de Naran et le col de Babusar (4145 m). À Skardu, nous prenons le temps de nous installer à l'hôtel pour nous reposer ou visiter la ville.

Si nous sommes à Chilas, nous poursuivons notre route pour rejoindre Skardu par la Karakoram Highway, pour arriver en début d’après-midi et visiter la ville dont le célèbre fort Karpucho de tradition balti. Si nous sommes déjà sur place nous allons faire une balade dans les dunes de sable du « désert froid », le célèbre Kaptana Desert qui, situé à 2226 mètres d’altitude, est l’un des plus hauts déserts du monde.

Nous prenons la jeep pour atteindre le départ de notre trek à Arando. Nous sommes déja à 2800 mètres d’altitude, une bonne chose, car si les deux prochains jours de marche sont progressifs, la suite vers le col Haramosh sera bien plus raide et sportive. Nous retrouvons l’équipe de porteurs et pouvons ainsi avoir l’équipe au complet avant le début de l’aventure. Repas et nuitée en bivouac.

Nous entamons le trek le long de la rivière Basha jusqu’à la langue du glacier Chogo Lungma, un glacier qui demande déjà de l’attention pour trouver le sentier qui le traverse, avant de suivre un chemin plus évident le long de la moraine. La randonnée est parsemée de saules et d’églantiers, avant d’arriver aux cabanes de bergers qui viennent en début d’été pour profiter de l’eau plus abondante. Nous stoppons à Bukhum à 3200 mètres, pour prendre le temps de s’installer et de s’acclimater.

De Bukhum à Balacho, la montée reste progressive sur la moraine agrémentée de genévriers et fleurs diverses, tandis que la vue s’ouvre sur le Malubiting, le Laila Peak et sur la belle pyramide du Spantik (7027 m) qui garde l’entrée de la vallée. Nous faisons entre 250 et 500 mètres par jour et cela permet une bonne adaptation au terrain qui sera plus intense, en termes d’effort et d’engagement, sur les prochains jours.

Nous traversons à nouveau le glacier Chogo Lungma, celui-ci étant plus ou moins « propre », le cheminement se fait entre débris de roches encombrantes et parties plus faciles, pour enfin rejoindre le glacier Haramosh. Puis, après quelques heures de plus, nous nous installons dans le verdoyant camp de base du pic Laila.
Une fois au campement, nous prenons une journée supplémentaire consacrée au repos, la lessive ou autres activités personnelles. Cette journée est aussi une journée de sécurité pour palier aux aléas du trek et de la météo.

Deux grosses journées nous attendent, la première pour monter sous le col, la seconde pour atteindre ce dernier et descendre vers la vallée de Kutwal.
La première journée se déroule sur le glacier Haramosh, avec le col en point de mire et dont la dernière heure, plus technique à travers rochers et crevasses, pourrait demander de s’encorder avant de se poser au campement autour de 4800 mètres. Le froid sera certainement au rendez-vous pour démarrer la journée suivante sous une bonne vigilance pour atteindre le col à 5100 mètres, et profiter des belles vues sur le pic Haramosh, Laila, et même Rakaposhi plus au nord. Nous installons les cordes pour entamer la descente technique qui, selon les conditions du terrain, pourrait prendre plus ou moins de temps. Après quelques heures, nous arrivons enfin sur un sentier plus agréable sur le glacier Mani et au campement d’Upper Kutwal à 3500 mètres d’altitude.

Nous poursuivons avec une petite journée de marche vers le lac Kutwal (3200 m) et une fois dans cet espace reposant et animé par la présence de bergers, nous prenons une journée supplémentaire pour découvrir les environs et nous reposer. Nous finissons ce premier trek le long du glacier pour atteindre le village de Kutwal, puis Iskere et Dassu. Nous aurons sûrement l’opportunité de visiter une mine de pierres précieuses, nombreuses dans cette région.

Nous allons entamer la seconde partie de l’itinéraire sur ce trek qui permet de passer dans la vallée de Bagrot par le Rakhan Pass (Bagrot Pass) à 4548 mètres d’altitude. Selon les conditions, nous allons à Khaltaro en jeep par la route et pouvons alors visiter une mine d’émeraude, ou nous allons à pied vers le premier campement.
Les deux premières journées vers Khaltaro (2500 m) et Darchan (3200 m) se font le long de la rivière Darchan sur un sentier vallonné et progressif, avec quelques passages ombragés réconfortants, ce qui permet de garder de l’énergie avant la montée pentue vers le col.

À partir de Darchan, la montée se fait beaucoup plus raide à travers de beaux campements de bergers et où la neige peut être présente. Nous arrivons au col à presque 4550 mètres, puis entamons la descente un peu technique à travers les éboulis pour regagner les alpages et la verdure à Agurtsab, un très beau campement à 3900 mètres. Nous continuons le lendemain, non loin du glacier Burche, pour finir après 7 heures de marche au village de Chirah où la route s’invite enfin.

Fin du trek, nous prenons un véhicule qui nous amène en 3 heures à Gilgit, pour nous reposer après cette belle aventure, ou pour prendre le temps de quelques visites.
La capitale du Gilgit Baltistan, province semi-autonome du Pakistan, est idéalement placée et fut un passage obligé sur la route de la Soie pour les caravanes en direction de Kashgar. La langue shina est toujours la langue vernaculaire à Gilgit, contrairement au khowar pratiqué à Chitral. Pourtant, comme dans la vallée de Swat, le bouddhisme a laissé son empreinte et nous pourrons admirer le bouddha Kargah, sculpté sur une falaise rocheuse qui remonte au VIIe siècle, ou aller au bazar de la ville très animé en soirée d’été.

Selon la météo, transfert à l’aéroport de Gilgit et envol pour Islamabad ou route en direction de Chilas.

De Chilas, nous empruntons la vallée de « Naran – Kaghan » par-delà le col de Babu Sar qui permet de réduire le trajet retour.
À Islamabad, nous visitons la ville, notamment la mosquée Shah Faisal, le Daman-e-Koh ou le musée Lok Virsa (Heritage Museum) qui propose une collection très complète et magnifique de l'artisanat du pays et de l'Asie centrale.

Selon l’horaire de l’avion, transfert à l’aéroport et envol pour Paris. Arrivée le jour même à Paris.