Ornithologie et culture à Oman

À notre arrivée à Mascate, capitale du Sultanat d'Oman, nous sommes accueillis à l'aéroport et conduits à notre hôtel, le Ramada encore ou équivalent. Nous arrivons le plus souvent en cours de nuit et pouvons alors la poursuivre dans le confort de notre chambre. 

La journée commence, après le petit déjeuner, par la visite incontournable de la grande mosquée du Sultan Qaboos, symbole de la magnificence et de l’élégance du peuple omanais. Nous poursuivons par un tour au marché aux poissons de Seeb, situé près d’une longue plage où il est possible de voir de nombreux oiseaux. Nous explorons le golf de Al Mouj, fameuse aire de rassemblement d’oiseaux attirés par ses espaces de verdure et d’eau. Nous pouvons probablement y voir diverses espèces telles que la huppe fasciée, le vanneau indien, l'échasse blanche, le rollier d’Inde, le guêpier d’orient, le martin triste, le francolin gris, ou encore parmi d'autres le capucin bec-de-plomb. Nous prenons notre déjeuner au restaurant puis pouvons, durant l'après-midi, profiter de la piscine de l'hôtel. Plus tard, nous nous baladons sur la corniche de Mutrah, dans la vieille ville de Mascate avant de diner dans un restaurant.

Ce matin, nous visitons le parc de Qurm au coeur de la ville où une mangrove est encore protégée. Elle abrite de très intéressantes espèces d’oiseaux : hérons, aigrettes, aigle criard, balbuzard, courlis, chevaliers… Nous quittons la capitale pour nous diriger vers les hautes montagnes du pays. Par une route impressionnante et vertigineuse, nous traversons le massif du Hajar en faisant une halte dans le petit village de Bilad Sayt, blotti au coeur d’un magnifique cirque de montagnes noires. En déambulant dans cette oasis de verdure où palmiers et plantes fourragères sont cultivés, nous tentons de voir quels oiseaux s’y cachent, mais aussi d’intéressants insectes et reptiles comme le lézard jayakari. La route se poursuit jusqu’à la jolie ville de Nizwa, notre escale pour la soirée et la nuit.

Avant de partir nous déambulons dans le très vivant souq de Nizwa, où les locaux viennent s’approvisionner en produits frais, fruits et légumes mais aussi en dattes et épices. Pour ceux qui le souhaitent, une visite du fort et de son musée est possible. Nous roulons ensuite plein est vers le désert. En route nous faisons une pause à Birkat al Mauz, une très jolie et rafraîchissante palmeraie célèbre pour son Falaj, un canal d’irrigation inscrit au patrimoine de l’humanité. L’occasion de voir l’un des plus beaux oiseaux du pays, le rollier d’inde d’un bleu électrique surprenant. Nous bivouaquons ensuite à Thamer, à proximité des zones d’entrainement des dromadaires de course.

Tôt ce matin nous pouvons tenter de rencontrer les éleveurs de dromadaires et si la chance nous sourit, les voir faire courir leurs bêtes. Nous continuons vers les montagnes toutes proches pour nous immerger dans une extraordinaire gorge où des vasques aux eaux turquoises nous attendent pour un bain rafraichissant. L’accès à la grande cascade est sportif. Il faut pouvoir crapahuter entre des blocs, se hisser, marcher dans l’eau et monter une petit échelle. Le jeu en vaut la chandelle. Une autre option moins sportive est cependant possible. Après ce bain mémorable, nous passons la nuit au cœur du désert dans un camp où il n’est pas rare de rencontrer d’intéressants spécimens comme la pie grièche grise, le traquet ou le sirli du désert.

Nous quittons les dunes ocres pour atteindre l’océan indien et ses immensités turquoises. En route nous pouvons visiter l’une des plus anciennes mosquées du pays, la mosquée aux 52 coupoles de Jalan Bani Bu Ali, datant du 11ème siècle. Les rivages de l’océan indien sont le paradis des oiseaux de mer et nous longeons désormais durant des jours cet horizon bleu infini. La côte est parsemée de petits villages de pécheurs. C’est un spectacle merveilleux de voir les nuées d’oiseaux venir chaparder quelques sardines alors lors de la remonté des filets pleins. C’est donc tranquillement, au fil des pauses et de nos envies, de caps en criques, que nous poursuivons notre route vers le sud.

Nous voici devant la plus grande lagune d’Arabie, Barr al Hikman, où il est possible d’observer une concentration faramineuse d’oiseaux de mer et de limicoles. Jusqu’à 500 000 oiseaux font étape ici chaque année ! On peut y observer des flamants roses, des huitriers pies, des dromes ardéoles, des gravelots, des bécasseaux, des courlis, des chevaliers, des barges et autres avocettes en grand nombre. La longue vue est obligatoire car les eaux sont boueuses, il est difficile de marcher dans la lagune. Après cette multitude d’oiseaux nous poursuivons vers notre prochain lieu de bivouac au bord de l’océan à Ras Madrakah.

La route est sauvage et superbe, il n’est pas rare de voir des dauphins et des tortues nager très près du rivage pour notre plus grand bonheur. D’escales en escales, nous avançons jusqu’au superbe Wadi Shuwamiyah où nous passons la nuit sous la tente. Des sources d’eau chaude naturelles peuvent même nous donner l’occasion de prendre une douche à ciel ouvert. Nous apercevons diverses espèces d'oiseaux telles que  rufipenne de Tristram, circaète Jean le Blanc, bruant striolé, traquet d’Arabie, souimanga brillant, perdrix à tête noire, fauvette de Ménétries. 

Nous arrivons enfin dans le Dhofar, le sud du sud. Cette province méridionale est assez différente du reste du pays. Elle bénéficie d’un climat presque tropicale, chaque été la mousson (appelée le Khareef) apporte des précipitations importantes. Les paysages sont alors verdoyants et enveloppés dans une brume humide, phénomène inattendu dans ce pays très aride.

Durant ces prochains jours nous irons profiter des lagunes de bord de mer fréquentées par d’innombrables espèces d’oiseaux. Nous découvrons quelques sites archéologiques célèbres (Khor Ruri et Al Baleed), témoins du temps où le Dhofar était la capitale du commerce du précieux encens. C'est aussi l'occasion de nous immerger dans les wadis, ces trésors naturels d'Oman au fond des canyons, mais aussi au milieu des montagnes, comme de marcher sur des plages idylliques ourlées de cocotiers. Parmi les espèces remarquables que nous observons au cours de ces journées : l'oie rieuse, la spatule blanche,  le pluvier fauve, le bécasseaux à longs doigts, l'ibis falcinelle, la arouette de Baillon, l'aigle pomarin, le busard des roseaux, l'aigle criard, le jacana à longue queue, le héron strié, le crabier de Gray et le crabier chevelu, l'anserelle de Coromandel, l'agrobate roux, la fauvette naine, la fauvette minule, d’Arabie et de Ménétries, le coucou jacobin, ou encore mais pas seulement, le pipit de Richard.

Une journée sera consacrée à la découverte des sites à l’ouest de Salalah, avec une nuit en camping sauvage sur la magnifique plage de Fizayah, une des plus belles plages du Dhofar où il est commun de voir des dromadaires se tremper les pieds ! Nous tenterons d'observer le superbe aigle de Verreaux qui niche dans les montagnes voisines, le vautour oricou, l'aigle impérial, la buse féroce, le busard pâle, et des espèces endémiques comme le cormoran de Socotra, le serin du Yemen, les sublimes tchitrecs d'Afrique, le pigeon de Bruce ou encore le très mignon zostérops à flancs jaunes.

Ce jour 15 est le jour de notre retour à Mascate par avion, puis à la maison. Après un petit déjeuner à l'hôtel, et en fonction de l'heure de notre vol, nous sommes conduits à l'aéroport pour notre enregistrement.