11 octobre 2018 - France, Témoignages, Ladakh, Zanskar

En juin dernier, nous vous parlions déjà de Paolo Monticolo dans un article de blog qui était lui consacré. Il s’élançait pour une traversée intégrale des Alpes en courant avec pour objectif de nous mobiliser pour la cause des enfants du Zanskar au travers de l’association Rigzen Zanskar. Il est rentré fin août, avec à la clé peut-être une première mondiale, mais Paolo dans toute son humilité n’en parle pas. Et il a réussi à lever des fonds pour l’école de Tongde qu’il soutient depuis des années, au Zanskar.

Découvrez notre entretien exclusif avec le généreux Trailer de la Via Alpina.

Et retrouvez tous les voyages et treks au Ladakh et Zanskar.

 

Bonjour Paolo, comment vous est venue l’idée de traverser les Alpes en courant ?

Traverser les Alpes était plus une envie qu’une idée. Une envie, depuis que j’ai découvert l’existence de la Via Alpina, donc depuis 10 ou 15 ans.  (ndlr : la Via Alpina propose cinq itinéraires et celui que Paolo a choisi est la traversée intégrale de l’arc alpin de Nice à Trieste) En parallèle, je pratiquais la course en montagne depuis déjà quelques années. La Via Alpina en marchant, c’est un parcours d’environ 4 mois et demi. Je n’avais pas tout ce temps pour traverser les Alpes !... J’ai donc voulu tenter de le faire plus rapidement, en courant.


Comment vous êtes-vous entraîné pour ce long trail ?

Finalement, c’est un entrainement qui ressemble à n’importe quel entrainement pour une course très longue. C’est un vrai travail pour s’habituer et gérer l’inconfort. L’inconfort à tout point de vue. J’entends par là, la fatigue, le froid, la nourriture, la pluie ou toutes autres conditions climatiques montagnardes qu’il faut affronter avec peu de matériel. Le tout avec un unique et tout petit sac-à-dos. Afin de me préparer, j’ai aussi participé à une expédition, proposée par Secret Planet, au Groenland pendant 1 mois.


Et que contenait votre tout petit sac-à-dos ? Qu’aviez-vous prévu ?

Mon sac à dos pesait seulement 6kg au total. La batterie d’appoint, le GPS, le téléphone et tous les câbles de rechargement étaient les éléments les plus lourds. J’avais également un sac à viande et un sac de couchage pour le bivouac. Et pour les vêtements, quelques changes, une veste et un pantalon de pluie, deux paires de chaussettes et sous-vêtements, deux tee-shirts et un tee-shirt à manches longues.


En définitive, combien de temps vous a pris cette traversée ? Combien de kilomètres ? De dénivelé ?

Au total, c’est 2 200 kilomètres, 115 000 mètres de dénivelé en montée comme en descente et 61 jours. Je suis parti le 24 juin et suis revenu le 23 août. Pendant ce laps de temps, 49 jours étaient « en mouvement » c’est-à-dire des jours de courses, les 12 restants étaient « à l’arrêt ». Deux raisons à cela : 6 jours de pause suite à un problème de genoux, les 6 autres à cause du très mauvais temps.


Quelqu’un l’avait déjà fait avant vous ?

Alors, la Via Alpina est un vrai parcours officiel. Il y a d’ailleurs un site internet avec pleins d’informations très utiles : http://www.via-alpina.org/fr/page/1/la-via-alpina. Chaque année, des personnes décident de parcourir la Via Alpina, mais ce sont des randonneurs. Jusqu’à maintenant, personne ne l’avait encore faite en courant… Je l’ai faite en courant et seul. La même année, un groupe de trois Français l’a également faite mais en choisissant un autre parcours. J’ai essayé de trouver un parcours unique, que personne d’autre n’avait encore fait.


Quelques  sont les lieux que vous avez particulièrement appréciés lors de votre traversée ?

Les plus sauvages, comme le Mercantour en France, le Tessin en Suisse et le Parc National du Triglav en Slovénie


Et pour quel projet couriez-vous ?

Je fais partie de l’association Rigzen Zanskar qui a construit et gère depuis, une école au Zanskar. La course était pensée afin de récolter des fonds pour cette association. Des fonds qui sont destinés à la construction d’une cuisine au sein de l’école. Les enfants pourront ainsi être accueillis lors des repas. Avec cette cuisine, il sera alors possible de proposer à chaque enfant des moments de convivialité autour de repas chauds durant les périodes les plus froides de l’année


Afin de mener à bien ce projet, quels sont les moyens mis en place pour récolter cet argent ? Combien d’argent avez-vous récolté ?

Aujourd’hui, nous avons récolté entre 17 000 et 18 000 euros. On a mis en place un crownfunding, d’une part, et simplement un compte bancaire appartenant à l’association spécifiquement dédié à ce projet d’autre part. Le crownfunding est aujourd’hui terminé, nous avons atteint nos objectifs. Et nous recevons encore de l’agent sur le compte de l’association, probablement jusqu’à la fin de l’année.

Qu’en est-il de la mise en place du projet au Zanskar ? Où en est le projet ?

En hiver, les travaux de constructions sont difficiles voire impossibles. Ce sera j’imagine, pour l’été prochain.


Et quelle est la suite de votre programme ? Un futur voyage au Zanskar ?

Oui, je vais partir le 19 octobre et je compte passer l’hiver là-bas. J’ai prévu de rentrer le 20 ou le 21 février. Je vais passer la plus grande partie du temps dans l’école, avec les familles et les enfants et donner des cours d’anglais. 

Paolo partira au Zanskar pour un voyage de reconnaissance via le légendaire col du Jumlam, passera l’hiver au Zanskar puis il rentrera par la rivière gelée.

Si vous désirez faire un bout de chemin avec lui vous pouvez vous inscrire sur ce voyage : Chadar, le trek sur la rivière gelée.

 

L ‘association Rigzen Zanskar.

Notre blog précèdent sur Paolo.