Ascension du mont Blanc par la voie royale avec Bernard Muller

Nous commençons par un bon café puis démarrons à 9 heures, avec la présentation par Bernard du programme des cinq jours qui vont suivre. Puis nous démarrons par l’école de rocher. Nous voilà partis sur le terrain. Nous révisons le matériel de progression nécessaire pour réaliser une ascension en sécurité :

• cordes, l’élément central de l’alpinisme : les cordes d’attache, cordes doubles et jumelées, etc. ;
• sangles, cordelettes, mousquetons et dégaines, baudrier, etc. ;
• chaussures et chaussons d’escalade (la rigidité et leur poids selon la difficulté du terrain) ;
• appareils d’assurage, coinceurs et placement pour une tenue optimale.

Bernard nous remémore l’utilisation des cordes. Nous prenons du temps sur l’importance de l’encordement et des nœuds : nœuds de jonction, cordes de rappel, sangle et auto-assurance au relais, etc. Puis nous démarrons notre progression en environnement rocheux en réalisant la pose de points de protection, l’assurage, l’installation de relais, l’utilisation du baudrier.

Avec l’enthousiasme et la volonté du groupe, nous poursuivons notre chemin jusqu’au refuge Albert 1er. Étant donné que le refuge est probablement non gardé à l’époque où nous nous y rendons, nous avons la chance de vivre en totale autonomie durant toute notre ascension. L’école de glace que nous réalisons en progressant jusqu’au refuge, nous permet d’approfondir nos connaissances sur l’amarrage : la pose de la broches, la mise en place d’un relais, la confection d’une lunule.

Parallèlement à la pose de points de protection, Bernard nous perfectionne aux techniques de progression sur glacier afin d’améliorer notre équilibre et notre gestuelle :

• ancrage : comment obtenir un ancrage solide avec l’utilisation de son piolet ;
• cramponnage, qui varie selon la qualité du terrain : les pieds à plat (faire pénétrer le plus grand nombre de pointes dans la glace), le cramponnage mixte, technique la moins fatigante au niveau musculaire (un pied à plat et l’autre en pointes avant), le frontal (seules les pointes en avant sont ancrées dans la glace).

Nous voilà prêts à réaliser l’ascension de l’Aiguille du Tour ou de la Tête Blanche. Les deux sommets permettent une initiation sans trop de difficulté à l’alpinisme. En effet, il s’agit de deux courses accessibles pour évoluer en haute montagne dans des paysages alpins d’une richesse exceptionnelle. Au cours de cette journée, Bernard nous apprend à évoluer sur glacier avec un apprentissage en école de glace.

Après un réveil matinal sur l’un des plus beaux glaciers du Mont-Blanc, nous partons équipés de nos piolets et de nos équipements pour explorer les sommets de l’Aiguille du Tour et de la Tête Blanche. Selon notre progression et du temps dont nous disposons, Bernard choisit avec nous notre objectif de la journée. En cours d’ascension, nous révisons les éléments que nous avons abordés les premiers jours : l’assurage, la marche encordée et les techniques de progression, etc. Puis nous revenons dans la vallée en fin de journée pour passer une bonne nuit avant notre départ pour le mont Blanc le lendemain.

Ce matin, les guides de renfort (un guide pour deux participants) nous rejoignent puis nous quittons notre gîte aux Houches pour prendre le téléphérique et rejoindre le plateau de Bellevue puis le Nid d’Aigle par le tramway du mont Blanc. Ici, à 2 380 mètres, nous sommes au point de départ de notre ascension du mont Blanc par la voie dite « normal ». Nous démarrons sur des pentes caillouteuses qui mènent au col des Rognes puis le sentier monte en lacets serrés. Après avoir franchi le col des Rognes, nous entamons la seconde partie de notre ascension avec plusieurs passages équipés de mains courantes. Tout au long de la montée, nous avons des vues imprenables sur la face nord de l’aiguille de Bionnassay et l’aiguille du Goûter ainsi que son refuge. Nous traversons un petit glacier puis rejoignons le refuge de Tête Rousse à 3 167 mètres. Nous consacrons le reste de la journée à nous reposer et à préparer l’ascension du lendemain. Du refuge, nous jouissons d’une belle vue la face nord-ouest de l'aiguille de Bionnassay et la chaîne des Aravis.

Selon les conditions météorologiques, nous partons tôt ce matin pour rejoindre l’aiguille du Goûter par son versant rocheux exposé aux chutes de pierres et son refuge, à 3 835 mètres, que nous atteignons après environ trois heures d’ascension. Nous nous reposons quelque peu avant de reprendre notre ascension d’abord du Dôme du Goûter à 4 300 mètres puis nous traversons un plateau glaciaire pour rejoindre le refuge Vallot (4 362 m) que nous atteignons sur une pente plutôt raide. Nous y faisons une pause puis attaquons l'arête des Bosses où, pour quelques heures, nous évoluons entre ciel et terre, entre France et Italie, sur une magnifique arête. La corde est tendue. C'est ensuite l'arête vers les rochers de la Tournette puis la finale effilée, avec la récompense au bout et le sommet qui apparaît, large et accueillant. Nous y sommes, à 4 810 mètres, et nous prenons le temps de contempler le panorama grandiose, prenons quelques images. Puis vient déjà le temps de la descente vers le refuge du Goûter, si nous avons réussi à réserver nos places, vers le refuge Tête Rousse le cas échéant. Même itinéraire qu’à l’aller pour un dîner festif et une nuit bien méritée à 3 835 mètres.

Temps de marche : 8 heures environ pour la montée / 3 heures environ pour la descente jusqu’au refuge du Goûter ou 5 heures si descente jusqu’au refuge de Tête Rousse.

Aujourd’hui, nous descendons tranquillement dans la vallée, en rejoignant d’abord le refuge de Tête Rousse (3 167 m), puis le Nid d’Aigle (2 380 m), où le tramway du mont Blanc puis le téléphérique de Bellevue nous ramène aux Houches, où nous nous séparons après avoir rendu notre matériel de location, s’il y a lieu.