La frontière sauvage au coeur des Pyrénées centrales

Accueil chaleureux par notre votre guide devant le hall de la gare de l’Hospitalet prêt à randonner (RDV à 9h). Nous quittons la gare de l’Hospitalet (1436 m) et « la civilisation » pour, dès les premiers pas, prendre de la hauteur. Nous suivons d’abord une conduite forcée civilisatrice. Le chemin devient un peu moins raide et nous entrons progressivement dans un monde plus sauvage et peu fréquenté. Vient alors un chapelet de lacs avant une dernière montée pour atteindre l’Andorre au col d’Albe (2 539 m). Il ne reste plus qu’à se laisser descendre jusqu’au refuge (2 313 m) qui surplombe les lacs de Juclar.

La journée commence par une descente avant de prendre un sentier plus ou moins à flanc de montagne pendant une bonne partie de la journée. Le tout émaillé de quelques descentes et montées un peu raides. Sur la première partie nous surplombons le riant Val d’Inclès avant de traverser le cirque du haut val de Ransol. Enfin nous prenons pied, par le collada del Meners (2 713 m) dans le val de Sorteny, et gagnons le refuge éponyme (1 970 m).

Nous quittons le refuge pour rejoindre rapidement le parking où nous retrouvons notre véhicule d’assistance. Petit transfert routier (8 km) afin de nous économiser un peu car nous avons devant nous la plus longue étape du circuit. Depuis Llorts (1 413 m) nous remontons toute la vallée de l’Angonella. Après être passés par le refuge de l’Angonnella, nous devons franchir une crête au Clot del Cavall (2 586 m) pour changer de versant, puis passer au pied de la Coma Perdrosa et découvrir, au dernier moment, le refuge (2 267 m) après une ultime montée.

La journée débute par un agréable sentier menant à un petit col auquel fait suite une arête rocheuse donnant accès au sommet de la Coma Pedrosa (2 942 m), point culminant de l’Andorre. Ce sera le premier sommet de notre circuit. Une courte mais raide descente nous amène sur un petit plat puis à un col, le Porteia de Baiau. Il nous ouvre les portes de l’Espagne. Encore une petite descente rapide. Pour finir, nous cheminons au gré d’une large vallée herbeuse pour atteindre une piste en forêt. Dix minutes plus tard, voici le refuge (1 940 m). Nous retrouvons nos bagages au parking sous le refuge.

Devant nous, se profile la première grande étape de montagne. Les jours à venir nous conduisent aux plus hauts sommets de la Catalogne : la Pica d’Estats (3 143 m) et le Certascan (2 853m). Nous quittons le refuge par un sentier bien marqué et pénétrons dans une vallée sauvage qui s’évase pour atteindre les lacs de Sotllo et d’Estats. En début de saison, il nous faut chausser les crampons au pied des dernières pentes. Par le port de Sotllo (2 893 m) nous pénétrons sur le versant français. Il faut alors descendre deux cents mètres puis remonter une grande combe en face nord qui conduit aux pentes terminales de la Pica d’Estats (3 143 m), notre premier “trois mille”. Une grande descente mène au refuge (2 246 m) au bord du petit lac.

Une très courte montée nous amène à un petit passage rocheux en désescalade qui nécessite l’usage de la corde pour la sécurité. Nous poursuivons à flanc dans un large versant pour atteindre un replat et de là, monter vers une crête qui nous permet de basculer dans la vallée de l’Artigue. Le chemin est quasi inexistant et au passage du col les amas de blocs ne facilitent pas la marche. Il faut remonter toute la vallée pour atteindre enfin le col de l’Artigue (2 481 m) et entrer de nouveau en Espagne. Une grande descente sans véritable chemin conduit à une série de lacs. Nous retrouvons de bons sentiers. Encore un effort et une montée agréable nous amène au refuge à côté du vaste lac de Certascan (2 230 m). Au cours de cette étape extrêmement sauvage, au cheminement délicat, nous verrons peu de randonneurs.

Laissant le refuge, nous contournons le lac par sa rive sud et entamons la montée au col de Certascan où nous posons les sacs pour gagner le sommet du Certascan (2 852 m). De retour aux sacs, nous entamons une longue descente par un cheminement agréable avant d’atteindre le hameau improbable de Noarre puis, une demi-heure plus tard, une route juste au-dessus de Quanca. Il ne reste plus qu’à se hisser, moitié par la route moitié par un chemin en forêt, jusqu’aux quelques bâtiments de la minuscule station de la Pleta del Prat (1 720 m). Nous retrouvons nos bagages au refuge.

Autre étape très sauvage. Un très bon sentier nous conduit, en une heure, à un petit refuge pastoral. A partir de là, le parcours nous conduit au col d’Unarre (2 513 m) qui ouvre la porte sur un immense espace sauvage où abondent les lacs. Nous naviguons de cirque en cirque, montons, descendons et approchons  du pied du Mont Rouch (ou Mont Roig 2 868 m). Enfin une petite montée en écharpe nous dépose au très étroit col de Collada de Cornela (2 461 m). Une très longue descente conduit au pont de Pina (1 320 m) dans la verdoyante vallée de Noguera Pallaresa. Nous gagnons  le Fornet et de là en  véhicule nous remontons la piste jusqu’à Montgarri (13 km).

Aujourd’hui une étape tout en longueur pour un cheminement au gré des estives et des ruisseaux. Pas de montées rudes ni de descentes éprouvantes, nous profitons pleinement du panorama. La montée régulière au col de Montoliu (2 470 m) donne accès au pied du Maubermé où de vastes étendues mènent au pied d’une barrière rocheuse que nous franchissons par un cheminement astucieux. Arrivés au col du portillon d’Albe (2 457m) nous voici de nouveau en France et une longue descente, par de confortables chemins, mène au refuge (1 910 m).

Nous quittons le refuge pour rapidement gagner le col d’Araing où nous laissons les sacs afin de gravir le Crabère (2 630 m). Une fois revenus au col nous nous laissons glisser pour une longue descente, d’abord dans les estives, puis dans une forêt dense pour enfin gagner une zone agricole et les premiers hameaux de la vallée de la Garonne. À Labach (900 m), nous embarquons pour un transfert routier jusqu'à Cap Entennes (1 600 m), peu avant le col du Portillon (30 km). La journée n’est pas encore finie. Il nous reste à remonter la piste forestière et une fois atteint le col de Barèges (1 749 m), nous descendons tranquillement aux milieux des troupeaux jusqu’à l’hospice de France.

Nous délaissons pour un temps la montagne sauvage et par un excellent sentier, nous gagnons les magnifiques lacs Boum puis, au terme d’une longue montée, le port de Venasque (2 444 m). Dès lors, nous pénétrons de nouveau en Espagne et, après une descente jusqu’au plat de la Besurta, une piste carrossable nous mène au très bel hôtel de Llanos del Hospital (1760 m) où nous nous installons pour deux nuits. Nous retrouvons nos bagages à l'hôtel.

Munis d’un sac léger, nous partons de bonne heure avec la navette qui nous amène sous le refuge de la Rencluse (2 140 m). Départ pour l’ascension du point culminant des Pyrénées. Passage de gros blocs puis de neige en début de saison et après deux heures d’effort, nous débouchons au Portillon supérieur d’où nous avons enfin la vue sur le sommet. Un grand parcours à flanc conduit au col Coroné. La pente se redresse, le sommet est proche. Il ne reste plus qu’à franchir le Pas de Mahomet et voici le sommet du pic de l’Aneto (3 404 m). Descente par le même itinéraire pour revenir à notre confortable hébergement.

Note : Sous le refuge de la Rencluse, nous vous invitons à faire le petit détour pour atteindre la doline au fond de laquelle disparaît la Garonne (le trou del Toro).

Quittant à nouveau la civilisation, nous progressons dans le secret vallon de Remuñe, paradis des marmottes et des isards. Nous passons au pied de la face sud du Maupas et peu après, nous gagnons hors sentier le portal de Remuñe (2 831 m) puis le lac de Literole au pied du Perdiguère. Par un cheminement improbable, nous contournons le Perdiguère par l’est et le sud pour enfin atteindre les abords de la cabane de Turmo et de là, par un sentier reposant et ombragé au bord du ruisseau, nous gagnons le refuge d’Estos (1 850 m).

Notre itinéraire se poursuit dans le monde des hautes montagnes pyrénéennes. Nous descendons au torrent sous le refuge et, après avoir traversé le sentier, nous élevons régulièrement pour atteindre l’austère versant de Paul. Une fois franchi le col de Paul, nous voici en pleine lumière au pied de la face est des Posets et, par un cheminement de cheminées un peu branlantes, nous gagnons une antécime sur l’arête nord. Un court aller-retour au sommet des Posets (3 369 m) et nous entreprenons la longue descente austère qui conduit progressivement vers un monde agreste et hospitalier, où nous goûtons un repos bien mérité au refuge de Viados (1 750 m).

Aujourd’hui, l’itinéraire est pour une fois empreint d’une ambiance moyenne montagne et bon enfant. Pour commencer, nous empruntons la piste qui descend le long du rio Cinqueta puis, rapidement, nous bifurquons à l’ouest par un chemin plaisant à travers forêts et prés et gagnons le bien nommé Paso de los Caballos (2 314 m). Il ne reste plus qu’à descendre le long de la piste caillouteuse menant à la grand route en provenance de France. Court transfert de Parzan à Bielsa pour ensuite remonter la vallée de Pineta (16 km) jusqu’à son terminus où se trouve notre hébergement, le refuge de Pineta (1 290 m). Nous retrouvons nos bagages au refuge.

Aujourd’hui, nous nous réveillons au pied de cet extraordinaire cirque de Pineta dans un environnement splendide et fort apprécié des touristes et des randonneurs. Nous passons par le poste des gardes du parc et cheminons sur une bonne piste une petite heure durant. Un sentier sur notre gauche traverse la forêt. La suite de l’itinéraire peut laisser perplexe. Devant nous, se dresse une paroi calcaire presque verticale. Un sentier intelligemment tracé permet de se frayer, sans difficulté, un passage dans la paroi et nous amène à la vire finale qui débouche sur le plateau. Encore quelques minutes d’effort et nous voici au lieu de bivouac (2 530 m) au pied de la face nord du Mont Perdu. Le spectacle est magique.

Au petit jour, nous descendons vers le lit du torrent. Une fois franchi, il faut gagner la base de la paroi. Un passage d’escalade facile de trente mètres nous permet de franchir la barre rocheuse et de gagner l’étage supérieur. Nous montons jusqu’au col du Cylindre (3 074 m) avant de descendre au lac Glacé.  Nous nous délestons des sacs pour gravir le Mont Perdu (3 353 m). Retour au lac Glacé (2 985 m). Un long itinéraire à flanc dans un univers minéral sidérant nous permet de contourner le Cylindre. Nous longeons à peu de distance la crête du Cirque de Gavarnie. Arrivés en vue du Casque nous devons nous faufiler vers les étages inférieurs et gagner le pas des isards pour passer sous les barres rocheuses et atteindre ainsi par une courte montée, la brèche de Rolland. Nous voici de nouveau en France. Et en peu de temps, nous gagnons le refuge des Sarradets (ou refuge de la brèche de Rolland).

En quelques minutes, nous voici au col des Sarradets. Le Vignemale et le glacier d’Ossoue s’offrent à nos yeux. Morceaux de choix pour clore notre périple. Nous descendons au Col de Boucharo (2 270 m), puis au col de Tentes où nous retrouvons brièvement le véhicule d’assistance (dépôt du matériel de bivouac).

Montée au col des Espécières avant d’atteindre le Pic de Saint André (2 608 m). Nous descendons alors longuement hors sentier avant de retrouver un bon sentier à proximité de la cabane de Sausse dessus. Une fois traversé le barrage d’Ossoue, il ne reste plus qu’à monter au refuge de Baysselance (2 651 m) en suivant le GR l0.

Ce matin, nous partons légers et commençons par descendre jusqu’au pied du glacier d’Ossoue. Nous chaussons les crampons pour fouler la dernière langue glaciaire des Pyrénées. Nous atteignons ainsi le sommet du Vignemale (3 298 m), notre ultime grand sommet. Retour au refuge par le même itinéraire. Nous chargeons de nouveau les sacs et nous gagnons par une courte montée la Hourquette d’Ossoue (2 734 m). La descente commence vers le plat des Oulettes de Gaube avec l’immense face nord du Vignemale à portée de main.

Une vraie journée de montagnes russes. Nous nous hissons jusqu’au col des Mulets (2 951 m) puis à flanc au milieu de grands pierriers, nous gagnons le col d’Aratille (2 542 m). Il nous faut ensuite descendre et nous retrouvons avec plaisir des petits lacs et une verdure abondante. Nouvelle montée jusqu’au col de la Fache (2 664 m), où nous basculons pour la dernière fois en Espagne. Une grande descente par un cheminement plutôt facile conduit au refuge de Respumoso (2 120 m).

Nous longeons les contreforts du Balaïtous vers l’ouest, avant de pénétrer dans la vallée des lacs d’Ariel. Puis nous montons vers le col du Palas (2 517 m) et découvrons une mosaïque de lacs enchâssés dans un écrin de granite. Nous quittons définitivement l’Espagne pour gagner alors le lac d’Arrémoulit (2 300 m) et par un ultime passage escarpé - le passage d’Orteig - nous voici au Col d’Arius (2 260 m). Suit alors une joyeuse dégringolade dans le val d’Arrius jusqu’au caillou de Soques (1 376 m) dans la très belle vallée d’Ossau, sur la route qui mène à Pau. Dispersion en fin d’après-midi (vers 17h).