Ascension du Thorong peak à 6 150 m, tour des Annapurnas et vallée de Naar Phu

Envol d’Europe pour Kathmandu. Généralement, l’arrivée se fait dans la journée du Jour 2. Accueil par notre équipe locale et temps libre pour découvrir la ville. 

Nous partons en bus pour Dumre, à 130 kilomètres de Kathmandu, sur la route de Pokhara. La route offre de magnifiques points de vue sur la vallée de la rivière Trisuli, puis nous traversons de superbes paysages tropicaux, avant de remonter vers Dumre et d'avoir une première vision des Annapurnas et du Machhapuchhare. De là, nous continuons vers le nord, jusqu'à Besi Sahar, par une piste qui serpente au milieu des rizières. Puis nous empruntons une jeep afin de rejoindre Koto, point de départ de notre randonnée. La rivière Marsyangdi gronde au fond de ses gorges. Juste avant Tal, la vallée s'ouvre brusquement et nous pouvons admirer le Manaslu (8 125 m). Nous sommes désormais en pays bouddhiste, qui faisait autrefois partie de la région de Gyasumdo, dont le centre était Manang, et qui commerçait beaucoup avec le Tibet.

Tel un coup de sabre qui aurait fendu la roche, l'entrée dans la vallée de Naar Phu se fait entre 2 falaises impressionnantes, verticales et peu écartées. Une véritable gorge, il est parfois difficile d'imaginer qu'un chemin parcourt le fond de ce canyon. D'ailleurs, le sentier louvoie d'une rive à l'autre et passe sous une cascade. Puis cette ambiance encaissée fait place à une vallée qui s'ouvre de plus en plus. Quelques cultures en terrasses nous annoncent l'arrivée à Dharamsala. Un petit groupement d'habitations compose l'essentiel de ce petit bourg, étagé à flanc de versant. En face, nous voyons la vallée qui mène à Naar et que nous découvrirons dans quelques jours.

Bien que nettement moins étroite que la veille, la vallée n'en est pas pour autant une plaine agricole, loin de là. Quelques terrasses sont propices à la culture et au-dessus, les versants abrupts fournissent un peu d'herbe aux maigres troupeaux de chèvres, de mules et de yacks. L'autre versant est une longue paroi qui s'étale sur des centaines de mètres. Le hameau de Kyang est situé sur un plateau juste avant une gorge très encaissée. À peine quelques maisons matérialisent ce lieu qui est avant tout une escale pour les trekkeurs. 

Immédiatement, la gorge se rétrécit et le parcours est carrément taillé dans la falaise. Le chemin qui était en balcon se retrouve au niveau de la rivière, la Phu Kola. Si le profil était relativement plat jusque là, le sentier s'élève soudain en lacets au milieu des blocs rocheux. En atteignant le verrou, nous arrivons à une porte qui signale l'entrée sur la commune de Phu. Quelques beaux chortens bouddhistes protègent le village et la vallée s'élargit un peu. Soudain, nous apercevons Phu. Le bourg, composé d'un agglomérat de maisons bien serrées, est un dédale de petites ruelles qu'il est si sympathique de parcourir.

C'est à regret que nous quittons ce bout du monde où la vie nous semble paisible. Nous reprenons le chemin dans l'autre sens, mais les nouvelles perspectives sur les sommets empêchent la monotonie. Après la porte nous redescendons le sentier, puis la partie taillée dans le rocher. Enfin, juste avant Dharamsala, nous plongeons vers le fond de la vallée et nous franchissons la rivière sur un vieux pont qui est un bijou de construction. Nous devons remonter quelques lacets pour atteindre le monastère récent juste au-dessus. Quelques moines nous accueillent et proposent quelques chambres. 

Nous attaquons une belle montée un peu raide qui nous conduit rapidement sur le bord d'un plateau. Nous atteignons un bel alignement de chortens bouddhistes assez impressionnants et il suffit de se retourner pour admirer la belle enfilade avec le Kanguru à 6 981 mètres qui culmine en arrière-plan. Un troupeau de yacks séjourne souvent dans le secteur en semi-liberté, ce qui ne gâche pas le décor, au contraire. Nous traversons le plateau et apercevons le village de Naar et des cultures en terrasses en contrebas. Comme Phu, le petit bourg de Naar est absolument magnifique et l'on dirait que le temps s'est arrêté dans ces lieux. Nous avons l'après-midi entier pour arpenter les rues et observer les scènes de la vie rurale népalaise dans un village tibétain.

Longue journée pour franchir le premier col à plus de 5 000 mètres. Nous partons tôt, mais marchons tranquillement. La montée est régulière et ne présente pas de difficulté particulière. Au col, le paysage est tout simplement époustouflant avec le massif des Annapurnas juste en face qui semble si proche : Annapurna II à 7 937 mètres, Annapurna IV à 7 525 mètres, Annapurna III à 7 555 mètres, Gangapurna à 7 454 mètres, Tare, Kang à 7 069 mètres, Khangsar Kang à 7 485 mètres et juste un peu plus loin, le Tilicho Peak à 7 134 mètres. Les énormes glaciers étincelants nous offrent l'un des plus beaux spectacles de l'Himalaya, un décor monumental qui a fait la réputation du massif des Annapurnas. Longue descente d'abord dans un pierrier, puis sur un bon chemin vers Ngawal pour un repos bien mérité.

Journée sans trop de difficulté ce qui tombe bien, car la veille était une grosse étape. Le chemin à flanc de montagne traverse des prairies et quelques petites forêts. Il n'est pas rare de croiser quelques blue sheep qui sont protégés dans cette région et ne craignent pas trop la présence de l'homme, pour peu que l'on reste à une distance raisonnable. Nous traversons quelques hameaux paisibles et vers Braga, nous retrouvons le chemin « classique » du tour des Annapurnas et son lot de trekkeurs. Nous arrivons à Manang, la plus grande bourgade de la vallée, le « Chamonix » du tour des Annapurnas avec ses boutiques et ses bars.

Ici, commence notre détour par un sentier d’altitude vers le lac Tilicho. Alors que le chemin classique suit les rives de la rivière Jharsang Khola, nous allons rejoindre le lac morainique, au bas de la face nord du Gangapurna (7 454 m) avant de monter progressivement jusqu’au village de Khangsar. Le dernier de notre route avant Jomosom. Du village, très belle vue, notamment sur le Tarke Kang (7 202 m). Continuation jusqu’au camp de base du Tilicho en empruntant un sentier tracé à flanc dans des pentes sableuses. 

Nous partons de bonne heure, nous traversons d’abord un pierrier avant d’arriver sur un plateau sur lequel le lac Tilicho apparaît comme dans un écrin. Nous admirons le paysage de haute montagne entre sommet, glacier et lac turquoise. Ensuite, nous entamons une longue descente vers le village de Khangsar encore à l’écart de l’itinéraire classique.

Courte étape toute en douceur afin de nous reposer du passage en altitude de la veille et de bien nous acclimater. Après une montée régulière, à travers les alpages immenses où nous pouvons admirer les yacks et peut être même quelques bharals, nous arrivons dans le hameau de Leder. Magnifique panorama sur les Annapurnas.

Avant-dernière journée précédant l'ascension du col de Thorong. Nous prenons encore notre temps au milieu des éleveurs de yacks, avant de rejoindre, par une succession de moraines glaciaires, le camp d'altitude de Thorong Phedi.

Dernière journée avant l’ascension du Thorong Peak à 6 150 mètres, nous montons au col du Thorong La à 5 416 mètres. Le col est dominé par le Khatung Kang (6 484 m) et le Yakawa Kang (6 482 m). De l'autre côté du col, la vallée de Muktinath, toute proche du Mustang, nous offre ses paysages arides illuminés par les neiges et les glaciers du Dhaulagiri (8 167 m). Nous installons notre camp, ou bien nous trouvons une place dans un des petits tea shops du col où nous prenons aussi nos repas. Nous dormons de bonne heure en prévision de l’ascension du lendemain.

Nous partons dans la nuit depuis le Thorong Pass en direction du sommet du Thorong Peak. Après 4 à 5 heures de montée, nous admirons de nombreux sommets à plus de 7 000 mètres et juste derrière, le sommet de l'Annapurna à 8 000 mètres. Après une pente plutôt douce à 30°, nous arrivons sur les passages plus raides à 50° et nos sherpas installent les premières cordes fixes (environ 400 m en tout). À la montée, nous utilisons la poignée jumar et au retour le descendeur. À la descente, nous faisons une bonne pause au Thorong La, avant les derniers 1 800 mètres de dénivelé pour Muktinath où un lodge confortable nous attend. Nous visitons le sanctuaire de Muktinath, haut lieu de pèlerinage, à la fois bouddhiste et hindouiste – une échappée de gaz naturel « la flamme éternelle qui jaillit de la Terre » confère à l'endroit un caractère sacré.

Nous montons vers un col à 4 000 mètres au-dessus de Muktinath, la vue est magnifique vers le Dhaulagiri. Nous descendons vers le seul village de la religion prébouddhique bön. Nous poursuivons vers Jomosom.

Départ de bonne heure pour le survol de la Kali Gandaki. Escale à Pokhara puis poursuite vers Kathmandu. 

Après-midi et soirée libre.

NB : vol non garanti et soumis aux aléas des conditions climatiques et aux places disponibles. Depuis 2017, seule la Tara Airline opère ces vols et cela pose des problèmes de disponibilités de places. Le vol peut être remplacé par une longue journée de route (8 à 10 heures) sur une piste inconfortable. En cas de conditions climatiques difficiles et d’annulation du vol Jomosom–Pokhara, nous irons par la route à Pokhara et prendrons un vol Pokhara-Kathmandu le J20.