17 septembre 2025 - Afrique, Bénin, Ghana, Madagascar, Togo

En Afrique de l’Ouest, les fêtes et les rituels animistes sont autant d’occasions de donner figure aux puissances invisibles qui gouvernent l'univers. Du Bénin au Togo, du Ghana à la Côte d’Ivoire, les peuples, aux rythmes des tambours et des chants, font communauté autour des divinités et des esprits. Les cérémonies de la fête du Vaudou à Ouidah, les danses masquées des Zangbéto ou encore les réjouissances de la fête de l’igname à Savalou, la commémoration Agbogbo za au Togo - rappelant l'exil du peuple Ewé depuis l'Afrique de l'est, témoignent de cette ferveur, inentamée par la modernité, pour les divinités tout ensemble protectrices et dangereuses : chaque danse, chaque offrande, chaque masque manifeste le dialogue avec les invisibles et le souci de maintenir l’équilibre entre l’homme, la nature et les dieux. Ces festivités ne sont pas une simple divertissement mais des temps sacrés où le collectif refait corps et se ressource.
À l’autre extrémité de l’océan Indien, à Madagascar, les vivants rendent aussi respect et hommage aux invisibles que sont leurs ancêtres. Les razana, figures tutélaires de la mémoire, veillent sur les descendants et reçoivent en retour honneurs et célébrations. Les tombeaux monumentaux des Hautes Terres, les poteaux sculptés des Mahafaly et la grande fête du famadihana, où l’on retourne les morts dans la joie des musiques, des marches et des danses, font souvenir que la mort n’est pas une rupture mais une continuité. Ainsi, des côtes atlantiques du Golfe de Guinée aux collines rouges de l’Imerina, l’Afrique de l'ouest et Madagascar partagent une même vision : aimer et célébrer la vie, c’est aussi honorer ceux qui ne sont plus, et reconnaître que le monde visible ne vit
jamais sans le souffle des invisibles.