Ce que l’on appelle communément les « Seven Sisters » sont les sept États du nord-est de l’Inde : Arunachal, Nagaland, Assam, Meghalaya, Manipur, Tripura et Mizoram. Ils sont coincés entre le Bhoutan, le Tibet, la Birmanie et le Bangladesh. Ce sont des régions ethniques, habitées par des peuples très variés, en grande majorité de langues tibéto-birmanes. Une Inde aux yeux bridés, terre de chamans et de fêtes ethniques, dans le piémont de l’Himalaya oriental où des randonnées modérées, mais aussi des treks engagés sont possibles, surtout en Arunachal Pradesh. Des combinaisons sont possibles avec le Bhoutan et le Bangladesh voisins, mais pas avec le Tibet, et plus avec la Birmanie. Outre nos programmes habituels, ce sont des territoires particulièrement propices aux voyages sur mesure. N’hésitez pas à nous consulter.
ARUNACHAL PRADESH
L’Arunachal Pradesh, littéralement « pays des montagnes de l’aube », est situé entre le Bhoutan, à l’ouest, et la Birmanie, à l’est. Au nord, c’est le Tibet. Dans la partie occidentale, du côté de Tawang et Bomdila, ce sont des régions bouddhistes tibétaines, à des altitudes plus élevées. Ailleurs, ce sont des populations de langues tibéto-birmanes qui peuplent ces contrées. Il a une frontière de 160 kilomètres avec le Bhoutan à l'ouest, de 1080 kilomètres au nord avec le Tibet, et de 440 kilomètres à l'est avec la Birmanie. Il s'étend des pics enneigés de l’Himalaya au nord, jusqu'à la vallée du Brahmapoutre au sud. Avec 83 743 km² c'est le plus vaste État du nord-est de l’Inde, soit environ deux fois la Suisse, mais qui abrite seulement 1,4 million d’habitants.
L’Arunachal est traversé par le fleuve Brahmapoutre, appelé Siang localement, et ses affluents, qui descendent des sommets himalayens. Du fait de cette géographie, la difficulté principale pour découvrir l’Arunachal Pradesh a toujours été les temps de route. Les trajets routiers sont en effet parfois longs, avec des routes parfois en bien mauvais état, surtout après la mousson. C’est cependant bien mieux en mars / avril. On ne peut donc pas faire un voyage à travers tout l’Arunachal en seulement 15 jours, ou alors c’est au pas de course… ! En 15 jours il faut se limiter à une zone.
Avec 1,4 million d’habitants, c’est l’État le moins peuplé de toute l'Inde, dans une région qui n’est rattachée à l’Inde que depuis bien peu de temps, et qui a très longtemps été à l'écart des grandes civilisations, car constituée de montagnes couvertes de jungles et difficiles d'accès, habitées par des tribus particulièrement guerrières et farouches, telles que les Abor, les Nishi ou les Mishmi. Les Abor, appelés Adi maintenant, vivent dans les montagnes bordant le Brahmapoutre et ses affluents entre le Tibet et les plaines de l’Assam. Ils ont longtemps empêché les explorateurs, les missionnaires et les colons anglais de pénétrer dans ces régions reculées jusqu’en 1913.
Les peuples de l’Arunachal ont conservé des coutumes particulières, notamment les femmes apatani qui décorent leurs narines de cercle en rotin, ou les hommes nishi et hill miri (Miri des collines) qui portent encore parfois sur la tête une espèce de casque en rotin orné d’un bec de calao géant.
Il faut un « inner line permit » pour pouvoir accéder à l’Arunachal, qui n’est délivré qu’à partir de deux participants. On peut quand même y aller seul, mais il faut payer le permis pour deux personnes, ainsi que les prestations associées.
Nous avons ainsi au fil du temps modifié notre voyage de traversée de tout l’Arunachal d’ouest en est, qui aujourd’hui a une durée de 30 jours. Nous avons rajouté quelques jours de-ci, de-là, et nous évitons désormais le trajet entre Ziro et Along via Daporijo, car c’est actuellement le plus mauvais tronçon. Et nous avons rajouté quelques beaux villages en pays adi, ainsi que la région de Khonsa, frontalière de la Birmanie, autrefois fermée. Notre voyage grande traversée de l’Arunachal Pradesh, d’ouest en est, dure ainsi 30 jours, réalisable sur des versions plus courtes :
- Voyage en 19 jours, sans la partie occidentale
- Voyage en 16 jours, uniquement sur la partie occidentale
De nombreuses combinaisons sur mesure sont bien sûr aussi réalisables. N’hésitez pas à nous faire part de vos projets, idées et envies.
Couple apatani dans la région de Ziro, en Arunachal central ©André Villon
NAGALAND
Le Nagaland ne représente que 16 527 km², mais avec 2 millions d’habitants, à 84 % Naga. Il y a 18 clans naga différents, dont les Konyak au nord, les Angami, Chakhesang et Zeliang au sud, mais aussi les Khamniungan, Sema, Chang, Yimchunger, Phom, Ao, Lotha, etc.
Le Nagaland est plus petit, mais plus peuplé que l’Arunachal, car c’est plus une région davantage de hautes collines que de contreforts himalayens. Mais les différents clans naga ont un passé tout aussi guerrier que Mishmi et Abor. Les Anglais ont rencontré les Naga pour la première fois en 1832, mais il leur fallut attendre 1879 pour les maîtriser, plutôt difficilement. La tradition de « chasse aux têtes » s'est perpétuée dans ces régions très longtemps, car les Naga pensaient ne pouvoir résister aux épidémies et aux caprices d’une nature hostile qu’en renforçant leur énergie vitale. Ils le faisaient en coupant les têtes de leurs ennemis, car, pour eux, l’âme est un fertilisant qui réside dans la tête. Les crânes des ennemis de chaque clan trônaient à l’entrée des maisons ou des villages.
Les Konyak sont souvent considérés comme les plus farouches des Naga. Ils obéissent au système des angh, qui sont les chefs héréditaires, ce qui leur a permis de conserver plus de traditions et coutumes. Certains hommes konyak âgés ont le visage tatoué.
Nous allons au nord du Nagaland dans le cadre du programme Rencontre des peuples tibéto-birmans d’Arunachal et Nagaland, en aller-retour depuis l’Assam. Nous allons aussi au Nagaland à l’occasion de deux départs « spécial fêtes », l’un avec le Hornbill festival qui a lieu dans la région de Kohima début décembre, et l’autre au moment de la fête Aoeling des Naga Konyak début avril.
Différentes combinaisons sur mesure sont réalisables, notamment en connexion avec les États voisins.
Hommes naga jouant du grand tambour constitué d'un arbre évidé ©Henry-Pol Mazoyer
ASSAM
Avec environ 32 millions d’habitants pour 78 438 km², l’Assam est le plus peuplé des États du nord-est de l’Inde. Coincé entre le Bhoutan au nord et le Meghalaya au sud, il occupe en grande partie le bassin du fleuve Brahmapoutre, à partir du moment où celui-ci quitte les montagnes pour s’étaler dans les grandes plaines, et jusqu’à son entrée au Bangladesh, après avoir contourné les collines du Meghalaya. L'Assam a un réseau hydrologique important ; en sus du Brahmapoutre large de 16 kilomètres à certains endroits, ce fleuve reçoit de nombreux affluents. Le Brahmapoutre inonde régulièrement ses berges. Outre la plaine alluviale de 80 à 100 kilomètres de large, l'Assam actuel abrite aussi de petits massifs montagneux très érodés, les Mikir Hills et Cachar Hills. Le royaume Ahom, ancêtre de l’Assam, fut fondé au XIIIe siècle par des tribus shan venant de Birmanie, de langue de type thaïe, qui prirent possession de l’ensemble du territoire de l’Assam et forgèrent ce royaume totalement indépendant jusqu’au début du XIXe siècle.
Les sites les plus intéressants sont l’île de Majuli et le parc national de Kaziranga et ses rhinocéros unicornes. Majuli est une grande île fluviale de 577 km² qui abrite une population surtout composée par les ethnies mishing, kachari et deori, ainsi bien sûr que les Assamais. Ces derniers sont issus d’un mélange de populations shan, originaires de Birmanie, et de Bengali. Une étonnante culture vaishnavite, dédiée à Vishnou, subsiste avec encore 21 satra (monastères) encore actifs, où les moines apprennent la danse, la musique et les arts. Le parc national de Kaziranga est le dernier grand habitat en Inde des rhinocéros unicornes (il y en a 1500 environ), et a été classé à ce titre sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Il y a bien sûr aussi le célèbre thé de l'Assam, que nous découvrons généralement dans la région de Jorhat, avec nuit dans une plantation.
Nous passons toujours par l’Assam pour aller découvrir l’Arunachal, le Meghalaya et le Nagaland, en atterrissant le plus souvent à Guwahati, plus grande ville de l’Assam, mais aussi à Dibrugarh ou Jorhat plus à l’est. La traversée frontalière est possible vers le Bhoutan oriental, traversée que nous avons effectuée de nombreuses fois, mais cet accès est parfois fermé.
Rhinocéros unicorne dans le parc national de Kaziranga, en Assam ©Olga Martinez
MEGHALAYA
Le Meghalaya, littéralement « la demeure des nuages » est un État créé en 1972 à partir de deux districts de collines situés au sud du Brahmapoutre, qui faisait autrefois partie de l’Assam. Avec 22 489 km², le Meghalaya revêt la forme d'une bande montagneuse d'environ 300 kilomètres de long, dans le sens est-ouest sur 100 kilomètres de large, entre la vallée du Brahmapoutre, au nord, et le Bangladesh au sud. La population s'élève à environ 2,3 millions d’habitants. Sa capitale est Shillong. Le climat du Meghalaya est modéré mais humide, la moyenne annuelle des précipitations atteignant 12 000 millimètres (12 mètres) dans certaines zones, ce qui en fait l'État le plus arrosé de toute l’Inde. La ville de Cherrapunji, au sud de la capitale, détient le record mondial des précipitations sur un mois, tandis que le village de Mawsynram, près de Cherrapunji, détient celui du record des précipitations sur une année. La population est à 84 % tribale, les Khasi et les Garo étant les plus nombreux.
Nous allons au Meghalaya lors de la fête annuelle Wangala du peuple garo et ses 100 tambours, ainsi qu'à la fête Nongkrem des Khasi. Et nous y allions dans le cadre de Saïga pour la protection des gibbons de Hoolock. Il y a également les étonnants ponts-racines de la région de Cherrapunji, édifiés à partir des racines d'un arbre, entrelacées pour former des ponts suspendus.
Il y a de nombreuses possibilités de voyage sur mesure, en combinaison avec l’Assam ou d’autres États, mais aussi avec le Bangladesh voisin. Plusieurs postes-frontières sont ouverts.
Fête Wangala du peuple garo dans le Meghalaya occidental ©Marie-Thé et Étienne Roux
MANIPUR
Avec près de 3 millions d’habitants et une superficie de 22 356 km², le Manipur se présente comme une plaine située à 800 mètres au-dessus du niveau de la mer, entourée de collines. Au nord, il y a le Nagaland, à l’ouest l’Assam, à l’est et au sud-est la Birmanie et au sud-ouest le Mizoram. Les Meitei sont de loin les plus nombreux. Ils vivent essentiellement dans les vallées et suivent l’hindouisme vaishnavite. Il y a aussi des Naga, dont les Tangkhul, et des Kuki. L’ancien royaume du Manipur devint un État princier sous contrôle britannique en 1891. Auparavant indépendant, le royaume du Manipur est le dernier à être incorporé à l'Inde britannique. Le Manipur a connu pendant des décennies des tensions impliquant des groupes ethniques, notamment Naga et Kuki, et des revendications séparatistes. Au moins cinquante mille personnes ont été tuées dans les différents conflits qui ont suivi le premier mouvement d’insurrection au début des années 1950. C’est en conséquence un État très militarisé. On peut cependant facilement arriver par la route au Manipur depuis Kohima, au sud du Nagaland, mais aussi depuis Jessami, plus à l’est. Mais les routes vers l’Assam et le Mizoram ne sont pas encore accessibles, et plus vers la Birmanie. On peut aussi arriver directement en avion à Imphal, la capitale.
Au Manipur, nous nous sommes contenté, pour le moment, de découvrir la région d’Imphal, la capitale, et celle du lac Loktak, ainsi que la région d’Ukhrul, au nord-est, habitée par les Naga Tangkhul, en combinaison avec le sud du Nagaland.
En 2006 et 2015, nous avons cependant réussi à traverser la frontière entre Inde et Birmanie en passant par le Manipur, pour rejoindre la région de Kalemyo, en Birmanie, et les rives de la rivière Chindwin.
Mariage chez le peuple meitei au Manipur ©Jérôme Kotry
TRIPURA
L'actuel Tripura correspond à l’État princier resté autonome du royaume Tripuri sous protectorat de l’Empire britannique des Indes. L'État a été agité par une insurrection séparatiste, de 1989 à 2024, mais il était quand même facile d’accès depuis le sud-est de l’Assam. En septembre 2024, un traité de paix a été signé entre le gouvernement indien et les deux derniers groupes armés combattants. Il est aussi possible d’arriver en avion à Agartala, capitale de l’État. Deux postes-frontières sont également ouverts avec le Bangladesh voisin. Nous avons organisé plusieurs fois des traversées entre l’Assam et le Bangladesh, via le Tripura. Avec le retour de la paix, nous pourrons découvrir plus en profondeur cet État, éventuellement en combinaison avec les régions du nord du Bangladesh ou les Chittagong Hills. Le Tripura ne fait que 10 492 km², avec une population de près de 3,8 millions d’habitants, en grande majorité hindouiste. Le territoire abrite notamment des palais, temples hindouistes et les sculptures rocheuses d’Unakoti. N’hésitez pas à nous faire part de vos projets, idées et envies.
Rochers sculptés hindouistes d’Unakoti au Tripura
MIZORAM
Créé en 1987, l’État de Mizoram fait 21 087 km² et abrite environ 1,1 million d’habitants. Son nom signifie « Terre des Mizo », les Mizo étant un groupe ethnique appelé Chin en Birmanie occidentale, et Kuki dans les autres États du nord-est de l’Inde, notamment en Assam et Manipur. Le Mizoram a une longue frontière avec la Birmanie, à l’est, et avec le Bangladesh, au sud, où se trouvent les Chittagong Hills, très ethniques.
Parmi tous les États de l’Inde, le Mizoram affiche la concentration la plus élevée de populations tribales. Le Mizoram est aussi l’un des trois États de l’Inde à majorité chrétienne, avec 87 %. Cette population, très alphabétisée, appartient à diverses confessions, majoritairement presbytérienne au nord et baptiste au sud. Elle était auparavant principalement animiste et vivait d’agriculture sur brûlis (appelée jhum), ainsi que de cueillette, de pêche et de chasse.
Le Mizoram est le plus isolé des États du nord-est, et aussi le moins visité. On peut cependant arriver en avion directement à Aizawl, la capitale. Par la route, on peut y arriver depuis le sud-est de l’Assam et depuis le Tripura.
Danse des bambous chez le peuple mizo au Mizoram ©Jérôme Kotry
VOYAGES DANS LES SEVEN SISTERS
La meilleure période de voyage pour tous ces États du nord-est de l’Inde est entre octobre et avril. Il pleut beaucoup entre mai et septembre, et octobre peut encore s’avérer assez pluvieux dans certaines régions, notamment dans le piémont himalayen et au Meghalaya. De nombreuses combinaisons de voyage sont possibles, dans un seul ou plusieurs de ces États. N’hésitez pas à nous faire part de vos projets, idées et envies.
Nous proposons actuellement sur notre site les voyages suivants :
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Grande traversée de l’Arunachal Pradesh : traversée ouest-est de tout l’Arunachal en 30 jours, avec extensions possibles au nord du Nagaland et dans les autres États du nord-est. Voyage réalisable sur une durée plus courte sans la partie occidentale.
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Rencontre des peuples tibéto-birmans d’Arunachal et Nagaland : voyage de 16 jours ; concentré sur la partie centrale de l’Arunachal et sur le nord du Nagaland, avec des extensions possibles dans les autres États du nord-est.
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Trekking en Arunachal Pradesh : voyage de 22 jours, dont 15 jours de marche, d’abord au nord de Pasighat et au nord d’Along, non loin des gorges du Brahmapoutre, en pays adi, puis dans la région de Pemako sur le pèlerinage bouddhiste tibétain de Dewakota, tout près de la frontière tibétaine. Voyage réalisable en 15 jours sans la région de Pemako.
À noter que nous prévoyons aussi un voyage entièrement centré sur le pèlerinage bouddhiste tibétain de Dewakota dans sa version longue complète. Ce sera au moment où il sera possible de rencontrer le plus de pèlerins, vraisemblablement à l'automne 2026. -
Voyages au cœur de fêtes en Arunachal et Nagaland : ce sont des voyages à dates de départ annuelles uniques centrés autour de fêtes, notamment en novembre et mars en Arunachal et Nagaland, mais nous étudions aussi des départs avec des fêtes dans les cinq autres États du nord-est. C’est au moment de fêtes et célébrations annuelles qu’il est le plus intéressant de découvrir ces régions ethniques, car c’est l’occasion pour les populations locales de se connecter à leurs traditions et de revêtir leurs costumes ethniques traditionnels, en tout ou partie. N’hésitez pas à nous consulter.
D’autres régions d’Arunachal Pradesh sont très propices à l’organisation de treks, notamment dans la partie occidentale, à la frontière avec le Bhoutan et le Tibet, du côté de Tawang, Nagagigi, Zemithang et Dirang. N’hésitez pas à nous consulter et à nous faire part de vos projets, idées et envies.
Maisons traditionnelles dans un village du peuple adi au nord d’Along, en Arunachal central ©Jérôme Kotry
LE VOYAGE SPÉCIAL FÊTES DE NOVEMBRE
Chaque année, nous faisons partir en novembre un voyage à travers l’Arunachal Pradesh, l’Assam et le Nagaland, combinant la participation à trois ou quatre fêtes. Il s’agit du Hornbill festival, de la fête Chalo Loku du peuple nocte, de la fête annuelle hindouiste sur l’île fluviale de Majuli, et parfois de la fête Wangala du peuple garo au Meghalaya. Notre ami Sanu, très bon guide francophone, accompagne ce voyage chaque année depuis 2018, sauf lors de la crise du Covid bien sûr.
Deux fêtes sont désormais à dates fixes : le Hornbill, sur plusieurs jours début décembre, et la fête Chalo Loku le 25 novembre. Mais le programme et l’ordre des visites changent chaque année, en fonction de la date de la fête hindouiste à Majuli.
Hornbill festival
C’est la plus connue de ces fêtes, car c’est un grand rassemblement de tous les clans du peuple naga, qui vivent au Nagaland, mais aussi au Manipur et ailleurs. Ce n’est pas une fête traditionnelle, mais quelque chose d’organisé par les autorités locales du Nagaland. C’est la seule occasion de pouvoir rencontrer les dix-huit clans naga avec leurs tenues de fête, pratiquant leurs danses et chants traditionnels. Ce qui est intéressant, c'est que chaque clan a sa maison, construite dans le style traditionnel propre à chacun d’eux. Un élément reste le même : ces longs tambours creusés dans le tronc d’un gros arbre et sur lesquels dix à vingt Naga tapent des petits pilons en bois, donnant au global un son impressionnant. Un système qui était leur ancien mode de communication longue distance. Cette fête a beau être organisée et pas traditionnelle, avec pas mal de touristes maintenant, elle s'apparente un peu aux grands rassemblements de Hagen et Goroka en Papouasie-Nouvelle-Guinée où les groupes de villageois viennent rivaliser dans leurs parures. C’est finalement dans le même esprit.
Fête Chalo Loku du peuple nocte
Le Chalo Loku est par contre une fête traditionnelle du peuple nocte. Elle est encore peu connue, car elle se déroule dans une région frontalière de la Birmanie où il y a eu longtemps encore des activités de rebelles contre le gouvernement indien, et il pouvait arriver qu’on ne puisse pas y assister, comme c’était le cas en novembre 2019, malgré le fait que nous avions pu obtenir les autorisations. C’était l’un des seuls moments de l’année où l’on pouvait découvrir ce district de Khonsa, en Arunachal oriental, juste au nord du Nagaland, habité par les peuples nocte et wancho. Mais désormais, cette région s'est largement ouverte courant 2023, et cela va nous permettre des découvertes plus approfondies en toute sécurité.
Fête Ras Leela sur l'île de majuli
Majuli est une île fluviale sur le Brahmapoutre, en Assam, célèbre pour ses moines danseurs. Ras Leela est une fête hindouiste d’obédience vaishnavite, c’est-à-dire dédiée à Vishnou, mais à la mode assamaise. Le peuplement de l’Assam est un mélange entre populations bengalies et populations qui sont venues de Birmanie il y a plus de sept cents ans, essentiellement des Shan, qui sont des cousins ethniques des Thaïs. Cela a occasionné un magnifique mélange et un royaume appelé Ahom qui a régné pendant près de cinq cents ans.
Fête Wangala du peuple garo
Les Garo sont un peuple qui habite dans la partie occidentale de l'État de Meghalaya. On y accède depuis Guwahati, en Assam. La fête Wangala, également connue sous le nom de Festival des 100 tambours, célèbre la fin des récoltes.
Danse du clan sema du peuple naga au Hornbill festival, au sud du Nagaland ©Jérôme Kotry
LES AUTRES FÊTES ET CÉLÉBRATIONS IMPORTANTES
C’est au moment de fêtes et célébrations qu’il est plus intéressant de découvrir les États du nord-est de l’Inde. Elles ont lieu surtout entre octobre et mai.
Parmi les autres fêtes les plus intéressantes, il y a :
Fête Myoko des Apatani
Elle a lieu sur plusieurs jours, à partir du 21 mars. Myoko est l’une des deux grandes fêtes annuelles des Apatani. Les femmes plus âgées ont toujours leurs narines ornées de cercles de rotin.
Fête Aoeling des Naga Konyak
Elle a lieu durant la première semaine d’avril dans différents villages du nord du Nagaland. Les Konyak sont souvent considérés comme les plus farouches des Naga. Ils obéissent au système des angh, qui sont les chefs héréditaires, ce qui leur a permis de conserver plus de traditions et coutumes. Certains hommes konyak plus âgés ont le visage tatoué.
Myoko et Aoeling sont aussi regroupés dans un seul et même voyage « spécial fêtes » qui part à la mi-mars chaque année.
Fête Nyokum des Nishi
Elle a lieu le 26 février. C’est la grande fête annuelle du peuple nishi, principalement dans la région d’Itanagar, mais aussi dans les autres régions habitées par des Nishi, en Arunachal central. Les hommes portent pour l’occasion leurs casques de rotin traditionnel avec les becs de calao.
Fête Oriah des Wancho
Elle a lieu le 16 février. C’est la grande fête annuelle du peuple wancho, célébrée dans la région de Khonsa, en Arunachal oriental, près de la frontière birmane et au nord du Nagaland, dans la même région que les Nocte. Cette région vient de s’ouvrir au tourisme depuis peu de temps.
Oriah et Nyokum sont aussi regroupés dans un seul et même voyage « spécial fêtes » qui part à la mi-février chaque année.
Fête Sangken des Khamti
Elle a lieu le 14 avril et correspond au Nouvel An bouddhiste Theravada, comme en Birmanie, Laos, Thaïlande ou Sri Lanka. Les Khamti sont un peuple bouddhiste de l’Arunachal oriental.
Fête Reh des Idu Mishmi
Elle a lieu les 1er et 2 février, en Arunachal oriental. Les Mishmi sont le grand peuple qui habite les contrées d’Arunachal aux confins avec le Tibet et la Birmanie.
Fête Yaosang des Meitei
Elle a lieu au Manipur fin février / début mars, selon le calendrier lunaire. C’est la grande fête annuelle des Meitei, peuple principal du Manipur.
Fête Chapchar Kut
Elle débute le premier vendredi de mars au Mizoram et se déroule sur plusieurs jours. Célébrée par le peuple mizo, appelé aussi Chin en Birmanie et Kuki dans les autres États du nord-est voisins.
Fête Durga Puja au Tripura
Au Tripura, la majorité de la population est hindouiste, et ce sont donc les fêtes hindouistes qui y sont le plus célébrées. Parmi elles, Durga Puja prend une dimension particulière, comme c’est aussi le cas au Bengale. Elle se déroule fin septembre ou en octobre, selon le calendrier lunaire, et dure plusieurs jours.
Fête Torgya au monastère de Tawang
Tawang est le grand monastère bouddhiste tibétain où le dalaï-lama trouva refuge en premier après avoir quitté le Tibet en mars 1959. Torgya est la grande fête annuelle du monastère, en Arunachal occidental, qui se déroule sur trois jours à la fin du onzième mois lunaire. Elle se tient ainsi le plus souvent en janvier. Outre les danses de moines masqués, c’est l’occasion de rencontrer la population monpa en grands costumes de fête.
Population monpa venue assister à une fête monastique à Tawang, en Arunachal occidental ©Olga Martinez
PÈLERINAGE BOUDDHISTE TIBÉTAIN DE DEWAKOTA
Pemako, situé aux confins de l'est de l'Himalaya, de l'Arunachal Pradesh, est un beyul. Les beyuls sont des vallées terrestres cachées s'étendant souvent sur des centaines de kilomètres carrés, que Padmasambhava, le maître bouddhiste indien du VIIIe siècle, également connu sous le nom de Guru Rinpoché, a béni comme refuges selon les croyances de l'école Nyingmapa du bouddhisme tibétain. Les beyuls peuvent être atteints en entreprenant des voyages ardus vers des lieux extérieurs du monde, semblables à ceux entrepris par les âmes illuminées qui recherchent la voie bouddhiste vers la libération.
Le Pemako est sanctifié en tant que divinité féminine de Dorje Phagmo et sa géographie sacrée est cartographiée comme le corps de cette déesse endormie. Sa tête est le Kangri Kangpo, ses seins sont respectivement les hauts sommets de Namche Barwa et Gyala Pelri, situés au Tibet, entre lesquels le Brahmapoutre se fracasse vers le sud. La partie inférieure de son corps se trouve dans le Yang Sang ou dans le Pemako le plus intérieur, qui est la région supérieure du Siang (Brahmapoutre) en Arunachal Pradesh. Au confluent du Brahmapoutre et du Yang Sang, se trouve le triangle sacré. Chaque année, les pèlerins traversent la région pour une khora, circumambulation, autour d'un lieu sacré appelé Dewakota, fondé par Padmasambhava.
Cette région, située à la frontière entre l'Inde et la Chine, n'a été ouverte aux étrangers que récemment. Le trek commence dans la bourgade de Tuting, dernière frontière et là où se terminent toutes les routes carrossables. La région abrite diverses tribus telles que Mishmi, Adi, Memba et Khampa, toutes cohabitant en totale paix et harmonie avec la nature, leur culture et leur mode de vie. Le trek nous mène à travers des jungles riches en flore avec des plantes médicinales, des rhododendrons et des fleurs menacées. La faune de cette région comprend le cerf porte-musc, le tagin, les gorals, les tigres et le léopard des neiges. Les chasseurs du peuple adi visitent la région chaque année pour collecter du poison et offrir leurs prières aux esprits protecteurs de la montagne.
Nous organiserons un départ spécial en septembre 2026, période de l’année où les pèlerins bouddhistes tibétains sont les plus nombreux. Si cela vous intéresse, n’hésitez pas à nous en faire part.