16 juin 2016 - Madagascar, Faune, Afrique

Au nord de Madagascar, nous suivons les pirates des temps passés dans un voyage à la découverte de sites naturels majeurs, de terres enclavées d'une richesse incomparable en termes de biodiversité autant terrestre que marine, entre côtes et forêts, entre villages et plages désertes. Au sud de l’île continent, nous accompagnons Delphine Roullet, experte française des primates et des lémuriens, dans un programme exceptionnel de préservation du grand hapalémur aux portes du Parc National de Ranomafana. Presque éteint en milieu sauvage il y a dix ans, on compte désormais 1 000 individus grâce à un projet exemplaire en totale immersion au sein des populations locales. 

 

Tout au long de cette première aventure au nord de l'île, nous rencontrons des artisans, des paysans, des pêcheurs pour des échanges qui sont, comme nos pas, des cheminements vers un monde mystérieux et attachant, plein de mémoires et de légendes contées par les anciens ... 

"Cette terre-ci est étrange. Elle m'apparaît enrobée de tant de mystères que rien ne m'étonne, que l'impossible peut bien ne pas l'être." J. Rabemananjara

 


Le nord de Madagascar

Si nous connaissons de Madagascar les paysages variés de la RN7 et le sud il est bien plus rare de pénétrer dans ses massifs karstiques du nord et de prolonger la découverte en s'orientant vers les grandes forêts primaires de l'est qui tombent dans la mer, au bord de baies éblouissantes aux flots irisés de lumière.
Routes peu fréquentées, pistes souvent cabossées nous nous engageons pour un voyage qui entrecroise des aventures pédestres, marines, naturalistes, un voyage qui plonge aussi dans la rencontre d'un peuple inoubliable.

 


De la montagne d’Ambre à la côte de la Vanille, repères de pirates

Nous découvrons les merveilles énigmatiques du nord avec la montagne d'Ambre, l'Ankarana, massif d'origine volcanique parcouru de nombreux canyons couverts de forêts, grottes et rivières souterraines, nous déambulons dans les formations capricieuses des Tsingy rouge qui, à la différence des pointes acérées que présentent leurs voisines ont plus de douceurs pour le voyageur rêveur. Puis, de la mythique baie de Diégo Suarez  nous partons, en longeant la côte de la Vanille, vers les pistes perdues de la côte est puis descendons au sud. Ces contrées orientales de Madagascar, insolentes de beauté, particulièrement difficiles d'accès furent un paradis pour les pirates qui venaient y cacher leurs trésors et s'y reposer ...

 


Une richesse florale et faunistique exceptionnelle

Majestueux le massif de Marojely est unique au monde, par l’incroyable densité de ses forêts, l’exubérance démesurée de ses escarpements, ses hautes falaises, sa richesse florale et sa faune incomparables. Nous nous enfonçons dans son mystère parmi les arbres immenses et dans les effluves de vanille et de girofle. Puis, nous retrouvons les côtiers et randonnons de village en village en plongeant parfois dans les eaux émeraude des lagons où la mer rencontre la forêt tropicale ... Côtes échancrées et vastes baies alternent livrant à l'observation des scènes de la vie naturelle dans les eaux et sur la terre, aux cimes des arbres et dans leurs ramures ...

 


Pour la sauvegarde du grand hapalémur dans le sud de Madagascar

Nous accompagnons Delphine Roullet, experte française des primates et des lémuriens, dans un programme exceptionnel de préservation de lémuriens à Madagascar : le programme « Bamboo lemur » mis en œuvre par l’association HELPSIMUS. Ce projet de sensibilisation et d’éducation a été initié dès la découverte de grands hapalémurs dans la commune rurale de Tsaratanana, aux portes du parc national de Ranomafana. Nous y développons notre compréhension du grand hapalémur, pour lequel des actions de conservation efficaces sont mises en œuvre.

 

Le grand hapalémur en danger critique d’extinction

Le grand hapalémur est l’un des lémuriens les plus menacés de Madagascar. Autrefois largement réparti dans toute l’île, on ne le trouve plus aujourd’hui que dans les forêts humides de l’est de Madagascar.  Une des principales causes de sa disparition sont la destruction et la fragmentation de son habitat, la dégradation des forêts, la chasse, l’exploitation minière, la pollution de l’eau et les chiens errants.

En 2008, on estimait qu’il restait moins d’une centaine d’animaux à l’état sauvage répartis dans 10 sous-populations isolées les unes des autres et composées pour la plupart d’à peine quelques individus vivant hors des aires protégées, dans des zones souvent dégradées. Mais en novembre 2008, une nouvelle population est découverte au sud-est de Madagascar dans la commune rurale de Tsaratanana, découverte à l’origine du futur programme « Bamboo lemur ».

Avec un bilan définitif de plus de 50 naissances pour la saison de reproduction de 2015,  le site du programme « Bamboo lemur » abrite désormais l’une des plus importantes populations de grands hapalémurs. Dix groupes sont désormais suivis par HELPSIMUS, représentant un total de plus de 300 individus et ont été recensés au total près de 1 000 individus.

 


Dans le Parc National de Ranomafana

Avec des reliefs montagneux et des pentes accidentées, le parc est surtout formé de forêts denses humides sempervirentes qui couvrent sa quasi-totalité. On y recense 12 espèces de lémuriens, 7 espèces de mammifères carnivores et 20 espèces insectivores, 58 espèces de reptiles, 98 espèces d’amphibiens, 115 des 257 espèces d’oiseaux de Madagascar dont la majorité est endémique,  7 espèces de chiroptères dont le Myzopodaaurita, un mono genre qui n’existe qu’à Madagascar, 74 autres espèces d’insectes, 90 espèces de papillons dont 4 espèces rares, 350 espèces d’araignées, 6 espèces de poissons, 6 espèces endémiques de crustacés et une sous-espèce d’écrevisses. Bref une belle biodiversité !

Le Parc National de Ranomafana est un des partenaires de HELPSIMUS, coordinateur du projet « Bamboo lemur »

 


Préservation rime avec projets de développement pour les populations locales

HELPSIMUS collabore avec le GERP et l’ONG locale IMPACT pour animer des séances de sensibilisation sur la conservation de cette espèce et pour développer une agriculture raisonnée permettant de mobiliser les populations locales des villages avoisinants, condition sine qua non à la réussite d’un projet pérenne.

À titre d’exemple, en 2015, HELPSIMUS a distribué plus de 600 kits scolaires dans les écoles primaires de Sahofika, Vohitrarivo, Ambodimanga, Ambodigoavy et Ambohipo. Ces 5 écoles, pour les enfants âgés de 6 à 15 ans, sont localisées dans la zone d’intervention de l’association sur le site du projet « Bamboo lemur ». 6 enseignants dont les salaires sont en partie payés par HELPSIMUS ont pour mission d’organiser des activités d’éducation environnementale pour les enfants. L’inauguration d’une nouvelle école est très attendue en octobre prochain, date de notre prochain départ.

 

Le GERP réalise des tournées dans plusieurs villages du programme « Bamboo lemur » afin d’animer des séances de sensibilisation sur la conservation du grand hapalémur. La mission, étalée sur une quinzaine de jours, permet de sensibiliser plusieurs centaines de personnes dans ces villages. Quant aux villageois, ils ont profité de l’occasion pour s’informer sur le projet mais aussi exprimer un certain nombre d’attentes et d’interrogations concernant le soutien à l’agriculture comme le développement de canaux d’irrigation, des dons de semences et des formations à de meilleures techniques de production.

 

L’ONG locale IMPACT réalise des formations, notamment sur l’hygiène et la santé, dont les objectifs sont l’amélioration des conditions de vie des villageois (prévention des maladies) et le développement de l’assainissement (amélioration de la santé publique et aide à la protection de l’environnement). HELPSIMUS a récemment missionné un ingénieur agronome pour identifier des activités génératrices de revenus potentiels contribuant à l’exploitation pérenne des ressources naturelles et à la protection de l’environnement.

HELPSIMUS emploie 19 guides chargés de suivre les groupes de grands hapalémurs. Le programme finance leur équipement complet : tenues, chaussures, GPS, nourriture, etc.

 

Pour en savoir plus sur ces deux programmes :

À l’aventure sur l’orient des terres malgaches (cliquez-ici) | Départ assuré le 22 septembre prochain (25 jours)

Pour la sauvegarde du grand hapalémur de Madagascar (cliquez-ici) | Départ assuré le 16 octobre prochain (15 jours)

Pour en savoir plus sur l’ensemble de nos programmes à Madagascar, cliquez ici

 

Découvrez ce magnifique projet en images :