26 juin 2013

Les étapes 3, 4 et 5 de la Grande Caravane Asiatique 2013 nous permettent de rencontrer toute une mosaïque de peuples, au Sichuan et au Yunnan (Chine du Sud), au Nord Vietnam et au Nord Laos, notamment les ethnies Yi, Miao (ou H'mong), Hani (ou Iko), Yao et Thai, et leurs nombreux sous-groupes, aux costumes différents les uns par rapport aux autres. Nous découvrons 12 grands marchés (hébdomadaires, décadaires, ou selon le calendrier astrologique chinois), ainsi que de nombreux villages.


DE CHENGDU A LIJIANG ET KUNMING

Il s'agit de la troisième étape de la Grande Caravane Asiatique. Nous allons de Chengdu, capitale du Sichuan, vers Lijiang et Kunming, au Yunnan, en traversant la région des Grandes Montagnes Froides (Da Liangshan), puis celle des Petites Montagnes Froides et du lac Lugu, et les "Marches tibétaines" du Yunnan.

Nous rencontrons les peuples suivants, dans des villages et des grands marchés :
- Les Yi des Grandes Montagnes Froides et de la région de Yanyuan
- Les Mosuo, les Pumi, les Yi et les Naxi, entre le lac Lugu et les gorges du Saut du Tigre
- Les Tibétains Khampa de la région de Gyalthang (Zhongdian en chinois)
- Les Naxi et les Bai, dans les régions de Lijiang et Dali

 

Les Yi
Les Yi sont un peuple tibéto-birman majeur de la Chine du Sud, établi en grande majorité au Yunnan et dans la région des Da Liangshan, au Sud du Yunnan, avec quelques poches au Guangxi et au Nord Vietnam.
Nous traversons au cours de cette étape les Da Liangshan, c’est à dire les « Grandes Montagnes Froides », région de montagnes isolées, que contourne le grand fleuve Yangtsé avant d’aller s’étaler dans les grandes plaines du Sichuan, qui n’est pratiquement jamais proposée dans des parcours de Tour Operators.
Cette région abrite une importante population Yi, autrefois connue sous le nom générique de Lolo, notamment par des explorateurs Français du début du 20ème siècle, dont le commandant d’Ollone, qui leur a consacré un ouvrage intitulé « Les derniers barbares ».

 

Les Yi Noirs, les fameux Lolo Noirs des temps anciens, firent trembler des générations de chinois jusqu’en 1956, car ils faisaient régulièrement des razzias dans les basses vallées et les plaines, où ils faisaient prisonniers des paysans chinois, qui étaient ensuite réduits en esclavage.
Les Yi sont plus de 7 millions au Yunnan et au Sichuan, répartis en plus de 30 sous-groupes aux dialectes et traditions vestimentaires souvent bien différents. Ils étaient les fondateurs au 8ème siècle, avec l’ethnie Bai de Dali, du puissant royaume de Nanzhao.
Même si ces plateaux et hautes vallées sont habités par la seule ethnie Yi, ils y sont particulièrement nombreux et il y a plusieurs sous-groupes différents, avec des costumes et coiffes différents d’une vallée à l’autre, donnant parfois l’impression que l’on rencontre d’autres ethnies, alors que ce sont toujours des Yi. Seul point commun vestimentaire à tous : le Chanwa, sorte de châle en laine, épais ou plus mince, de couleur bleue ou blanc cassé.


Un des points centraux de la traversée des Grandes Montagnes Froides est la découverte des grands marchés, qui ont lieu tous les 10 jours. Nous en découvrons trois, et faisons aussi des petites randonnées de 2 à 3 heures aux alentours de ces grands marchés décadaires. Ils ont lieu en effet une fois tous les 10 jours. Ils battent leur plein toute la journée, du matin jusque vers 16 h 00, avec un pic d’activité entre 11 h 00 et 13 h 00. Ayant lieu que 3 fois par mois, ils attirent une foule considérable de Yi.
Dans tous les grands marchés, il y a la présence de Bimo, c’est-à-dire de chamanes, mais aussi de Sunie, eux aussi chamanes, mais différents. La charge de Bimo se transmet de manière héréditaire. On les reconnaît à leur coiffe et chapeau particulier. Ils sont à la fois des astrologues mais aussi guérisseurs, qui lisent les textes sacrés des Yi. Ils ont avec eux un livre de textes sacrés avec des pictogrammes en langue Yi ancienne. Quant aux Sunie, ce sont davantage des guérisseurs, qui psalmodient des incantations avec souvent dans une main un tambourin, ou une cloche, qu’ils agitent.
A la sortie des Grandes Montagnes Froides, à Xichang, nous visitons le musée de la société esclavagiste Yi, construit en 1985, premier musée à vocation ethnographique de Chine.
Dans la région de Yanyuan, au coeur des "Petites Montagnes Froides", entre Xichang et le lac Lugu, nous rencontrons d'autres populations Yi, mais avec des costumes et coiffes différents. Les femmes ont suvent des costumes très colorés, avec de grandes jupes très plissées, et certaines portent des coiffes volumineuses ressemblant à des cerfs-volants. On en rencontre jusque sur les hauteurs qui dominent la région du lac Lugu, et plus au Sud de celui-ci, vers Ninglang.

Les Mosuo
L'ethnie Mosuo est surtout centrée autour du lac Lugu, lac d'altitude situé à la frontière entre Yunnan et Sichuan, en bordure des régions tibétaines du Kham.
Cette ethnie a conservé plus longtemps encore que les Naxi, une société de type matriarcale, ce qui les a rendu très "exotiques" aux yeux des Chinois, et ainsi la rive Sud du lac, côté Yunnan, est devenue très touristique pour les Chinois.
Le lac Lugu est dominé dans le fond par la Montagne de la Lionne, qui est un symbole fort de la région du lac Lugu et de la culture Mosuo. Des pèlerinages ont lieu régulièrement autour de cette montagne sacrée.

Les Pumi
Les Pumi sont assez proches ethniquement des Mosuo du lac Lugu, mais avec une empreinte tibétaine plus forte. Ils vivent dans les hauteurs autour du lac Lugu, ainsi qu'entre le lac et les gorges du Yangtsé.

Les Naxi
L'ethnie Naxi compte plus de 300 000 personnes, descendants de nomades Tibétains et organisée jusqu'à une date récente en société matriarcale. La capitale de leur région est la ville de Lijiang, située sur un plateau à 2400 mètres d'altitude, dominé par la masse du « Mont enneigé du Dragon de Jade » appelé Mont Satseto par la population Naxi, qui culmine à 5596 mètres. Lijiang, traversée par des canaux et un dédale de ruelles étroites et dallées, a été classée au Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO.


Les Naxi habitent aussi dans la région des gorges du Yangtsé et à l'intérieur de la grande boucle que décrit le fleuve vers le Nord. Nous traversons ces régions au cours de notre randonnée du lac Lugu vers les gorges du Saut du Tigre, avec la découverte de quelques beaux villages Naxi, et notamment Baoshan, ancien village fortifié Naxi, édifié sur un promontoire rocheux dominant le Yangtsé, au milieu de cultures en terrasses. Il abrite encore une centaine de maisons, dont certaines ont été en partie taillées dans le roc.
Nous traversons aussi au cours de ce voyage ces fameuses gorges du "Saut du Tigre", en suivant un chemin rocheux taillé le long de la rive gauche du fleuve, autrefois emprunté par les Tibétains qui venaient à Lijiang échanger des peaux et des pattes d’ours contre du sel. Il s'agit de profondes gorges creusées par le Yangtsé entre le Mont Haba (5396 m) et le Mont enneigé du Dragon de Jade (5596 m). Elles sont en effet si étroites que, d’après la légende, un tigre fit le saut d’une rive à l’autre pour échapper à un chasseur. Dans ces gorges, le Yangtse s’écoule sur 16 km à travers 18 rapides et 3 chutes.


Au Nord des gorges, nous découvrons aussi le site de Baishuitai (2370 m), ensemble de terrasses creusées sous l’action de l’eau carbonique d’une source, de la même façon que Pamukkale en Turquie. Comme c’était un lieu très sacré pour les Dongba, chamanes de l’ethnie Naxi, il y a tout autour des bâtons recouverts de pictogrammes Dongba. Il y a à Lijiang un centre de recherche sur les manuscrits Dongba, réalisés à base de pictogrammes par les chamanes de l'ethnie Naxi.

 

Les Tibétains Khampa
Nous rencontrons aussi au cours de ce voyage des populations tibétaines Khampa, dans la région de Gyalthang (Zhongdian en chinois), porte d’entrée du Kham tibétain, récemment rebaptisée « Shangri La » par les autorités chinoises. Le bois est fortement utilisé dans l'architecture locale, du fait de la présence autrefois d'importantes forêts, aujourd'hui malheureusement en voie de disparition sous les tronçonneuses chinoises.
Les Khampa ont une identité culturelle forte, avec laquelle les autorités chinoises sont bien obligées de « composer », en tout cas beaucoup plus qu’au Tibet Central. Ils habitent un très vaste territoire, le Kham, où ils sont même plus nombreux que les Tibétains du Tibet Central. Ce sont avant tout des bergers et nomades, excellents cavaliers qu'Alexandra David-Neel avait surnommé "brigands-gentilhommes". La majeure partie du Kham est située dans la province du Sichuan, mais aussi une partie du Qinghai, et donc la partie Nord-ouest du Yunnan, dont Gyalthang est le grand centre.
A Gyalthang, nous visitons le grand monastère Sumtselin, fondé en 1679 par le 5ème Dalai Lama, qui avait fortement souffert de la Révolution Culturelle, mais a été reconstruit au début dans la tradition tibétaine grâce à l’argent des Tibétains, notamment en exil, mais depuis quelques temps la subite fréquentation touristique chinoise a changé quelque peu la donne.

Les Bai
L'ethnie Bai est aussi de langue tibéto-birmane, comme les Yi, les Naxi, les Mosuo et les Pumi. Ils sont très nombreux (plus de 1,5 millions), surtout dans la région de Dali, ville située au bord du lac Erhai, à 1900 mètres d'altitude. C'est le cœur ancestral de l'ethnie Bai. Dali est l'ancienne capitale du Royaume de Nanzhao, fondée par les Bai et les Yi, qui domina le Yunnan et même au-delà, jusqu'aux territoires actuels de Birmanie et du Laos, du 6ème au 10ème siècles.
Nous découvrons le grand marché de Shaping, située dans le coin Nord-ouest du lac Erhai, où se déroule tous les lundis un marché hebdomadaire de l’ethnie Bai, très coloré et étendu.

Toute la région que nous traversons depuis le lac Lugu jusqu'à Lijiang et Dali est donc appelée "Marches tibétaines", car nous sommes juste en bordure du Kham tibétain.
Aux confins du Tibet, du Yunnan et du Sichuan, dans une région montagneuse taillée par de puissants fleuves et leurs affluents, ces Marches Tibétaines sont donc peuplées d'ethnies tibéto-birmanes, telles que Naxi, Mosuo, Pumi, Yi et Bai, mais aussi Lisu et Nu, aux fortes traditions culturelles, qui se mêlent à des populations tibétaines.
Cette région a été exploré dans tous les sens à la fin du siècle dernier et au début du 20ème siècle par les missionnaires catholiques qui cherchaient un point d'entrée pour aller évangéliser le Tibet, mais aussi par de nombreux explorateurs tels que Jacques Bacot et Alexandra David-Neel, et des scientifiques tels que le docteur Joseph Rock, qui ont aussi fortement contribué à la connaissance de cette contrée, en marge de l'empire Chinois et au seuil du monde Tibétain. On pourrait aussi désigner cette région, qui est un des verrous d’accès au Tibet, sous le nom de « couloir des grands fleuves ». En effet, le Yangtsé, le Mékong et le Salouen (Nujiang), trois grands fleuves asiatiques, quittent les plateaux tibétains dans cette région, en taillant de très profondes gorges, à seulement parfois quelques dizaines de kilomètres l'un de l'autre.

 

DE LIJIANG ET KUNMING A SAPA (Nord Vietnam)

Il s'agit de la quatrième étape de la Grande Caravane Asiatique. Nous allons de Lijiang et Kunming, au Yunnan, vers la région de Bac Ha et Sapa, au Nord Vietnam.

Au Sud de Kunming, dans le bassin du Fleuve Rouge, nous traversons la région de Yuanyang et Jinping, réputée pour ses étonnantes et magnifiques rizières en terrasses, où nous rencontrons dans des villages, sur les sentiers et lors de grands marchés, les peuples suivants : Yi, Hani, Yao, Miao et Dai, répartis en plusieurs sous-groupes.

De l'autre côté de la frontière, au Nord Vietnam, nous rencontrons également une étonnante mosaïque de populations, dans des villages, sur les sentiers et lors de grands marchés hebdomadaires : H'mong, Dao (ou Man), Tay, Tai Lu, Giay (ou Nhang), et Phu La.

Les Yi
Nous retrouvons donc à nouveau des Yi dans cette région du Sud Yunnan. C'est en effet au Yunnan qu'ils sont les plus nombreux. Ils sont répartis en 73 sous-groupes aux dialectes et traditions vestimentaires souvent bien différents, dont une bonne moitié au Yunnan.
Ce sont ainsi les Yi, en compagnie de leurs voisins Hani, qui ont sculpté ces rizières en terrasses ont été sculptées dans la montagne par les ethnies Hani et Yi, rendues célèbres par les magnifiques photos de Yann Layma. Elles ont été façonnées en courbes harmonieuses, majestueux escaliers aux marches irrégulières, véritables amphithéâtres où l’eau est distribuée d’étage en étage, à travers des brèches ménagées dans les petites digues de terre.

Les Hani
C'est la première fois que nous rencontrons l'ethnie Hani, peuple de langue tibéto-birmane comme les Yi, très nombreux au Sud Yunnan (environ 1,3 million), le long des frontières avec le Vietnam, le Laos et la Birmanie. Appelés Iko au Laos, mais aussi Akha en Thaïlande et en Birmanie, ils sont répartis en plusieurs sous-groupes aux traditions vestimentaires complètement différentes.
Dans la région de Yuanyang et Jinping ce sont les Hani qui sont l'ethnie la plus nombreuse, mais répartie en nombreux sous-groupes, avec des tenues vestimentaires et coiffes très différentes les uns des autres, surtout près de la frontière vietnamienne, entre Pinghe et Nafa. Les costumes sont aussi très différents de ceux que l'on trouve au Xishuangbanna, au Laos et en Birmanie.
Les femmes Hani de la région portent des pantalons teints à l’indigo et une tunique brodée.
Nous rencontrons les différents groupes Hani, ainsi que les nombreuses autres ethnies de la région, dans 5 grands marchés : Niujiaozhai, Shengcun, Xinjie, Jinping et Nafa.
Ces grands marchés ont lieu à un même endroit une fois tous les 6 jours selon le calendrier astrologique chinois, parfois tous les 6 jours, ou tous les 3 jours pour les plus grands. Ils battent leur plein une bonne partie de la journée, mais sont surtout fréquentés entre 10 h 00 et 12 h 00.

 

 

 

Les Miao
Les Miao sont le groupe ethnique majeur de toute la Chine du Sud, que l'on retrouve au Guangxi, au Guizhou et au Yunnan, mais aussi au Nord Vietnam et au Nord Laos où on les appelle H'mong.
Ils sont plus de 7,5 millions à vivre en Chine et ont longtemps rivalisé avec les Chinois, il y a près de 4000 ans pour le contrôle des bassins du fleuve Jaune et du Yangtse. Pour les Chinois, les Miao représentent l’archétype de la résistance à leur civilisation. Ils ont lutté pendant plus de quatre millénaires contre l’expansion chinoise, qui les a contraint à migrer toujours plus au Sud, motivés par leur volonté farouche de ne jamais se soumettre à une quelconque autorité.
Ils sont répartis en nombreux sous-groupes aux traditions vestimentaires différentes.
Les Miao, mais aussi les Yao, parlent une langue différente de celles des ethnies tibéto-birmanes ou de langue de type Thai. C'est une famille de langue très particulière à part entière, classifiée comme Miao-Yao

Les Yao
Les Yao sont plus de 2 millions à vivre en Chine du Sud. Ils sont répartis en de nombreux sous-groupes, tout comme les Miao, aux traditions vestimentaires et aux coiffes des femmes fort diverses. On les retrouve tout le long de la partie méridionale de la Chine du Sud, notamment le long des frontières avec Vietnam et Laos.
Les Yao sont nombreux à habiter les montagnes de la région de Jinping, ainsi que celles des régions de Phong Tho et Sapa (au Vietnam), dans leur prolongement où on les appelle Zao ou Man.
Dans la région de Yuanyang et Jinping, nous rencontrons trois groupes complètement différents du point de vue vestimentaire. Les femmes Yao Do portent une coiffe pointue rouge vif sur un bijou d’argent et leur pantalon de batik richement brodé, alors que les femmes Yao « Indigo » portent un costume indigo rehaussé par des effilés rouges au col et un tablier blanc brodé de rouge. Les femmes Yao « Indigo à planche » portent un fichu indigo posé sur une planchette d’argent, qui est retenu par des cheveux tressés.
Quant aux jeunes hommes, ils portent des bonnets à pièces chinoises et les enfants des bonnets à pompons.

 

 

Les Kucong
L'ethnie Kucong est de langue tibéto-birmane, apparentée aux Lahu.
Ils habitent sur les pentes isolées frontalières avec le Nord Vietnam, et pratiquaient il y a encore peu le troc avec les ethnies voisines. Ils ne sont que 10000 habitants disséminés dans les montagnes frontalières avec le Vietnam.

Les Dai et les Zhuang
Dai et Zhuang appartiennent au groupe linguistique Thai, très répandu à travers tout le Sud de la Chine, mais aussi au Nord Vietnam, au Nord Laos et en Birmanie.
Ils sont très nombreux car des ethnies comme les Dong, les Bouyei ou les Shui en font aussi partie.
Les Zhuang habitent surtout le Guangxi, où ils sont plus de 10 millions, avec quelques poches d'habitat au Yunnan, le long de la frontière vietnamienne.
On rencontre les Dai tout le long des frontières avec Vietnam, Laos et Birmanie, dans les plaines ou basses vallées. Ils sont cousins ethniques des Shan de Birmanie et des Tai Lu du Nord Laos.

Au cours de ce voyage, nous traversons la frontière terrestre entre Chine et Vietnam, entre Hekou et Lao Cai, en franchissant un pont frontalier.
Du côté vietnamien, nous rencontrons d'autres ethnies :

Les H'mong
Les H’mong sont donc appelés Miao en Chine du Sud, d'où ils ont migré récemment, certains il y a moins de 60 ans. Ce groupe ethnique est l’un des plus importants du Nord Vietnam.
Les H’mong les plus nombreux de la région de Bac Ha sont les H’mong Fleur. Les femmes portent de superbes costumes très colorés, même pour repiquer le riz ou travailler dans les champs. Ils cohabitent en harmonie avec les autres ethnies. Ils cultivent sur les pentes très raides du maïs, du riz, du manioc et plusieurs sortes d’arbres fruitiers. On rencontre les H'mong Fleur au marché de Can Cau (à 20 km de Bac Ha), qui a lieu tous les samedis, mais aussi au marché de Muong Khuong, qui a lieu les dimanches. Le marché de Muong Khuong est plus authentique, avec une grande diversité de groupes ethniques : H’mong, Yao, Nung, Tay, Pa Di, et des marchands d’autres groupes ethniques venus de Chine pour vendre leurs produits.
On rencontre aussi des H'mong dans la région de Sapa. Ce sont surtout des H'mong Noir, notamment dans la vallée de Muong Hoa, mais il y a aussi des H'mong Rouge.
Sapa, bourgade située à 1650 mètres d'altitude, ancienne station climatique créée par les Français dans la région du mont Fan Si Pan (3143 m), le plus haut sommet du Vietnam.

 

 

Les Dao (ou Man)
Man et Dao sont deux noms qui désignent au Vietnam la même ethnie, appelée Yao en Chine. Dao se prononce en fait Zao.
Il y a plusieurs sous-groupes différents de Man et Dao venus s’installer au Nord Vietnam il y a 300 ans. Dans la région de Muong Khuong, nous rencontrons un sous-groupe Man typique de cette région, qu'on ne retrouve pas beaucoup ailleurs au Nord Vietnam, mais qui sont nombreux du côté chinois (région de Dulong et Maguan).
Dans la région de Sapa, nous rencontrons surtout l'ethnie Man Rouge, aux étonnantes coiffes rouges portées par certaines femmes.

Les Tay et les Nung
Les Tay et les Nung, de langue apparentée au Thai, dominent ethniquement toute la frange septentrionale du Vietnam, au Nord du Fleuve Rouge.
Nous les rencontrons dans la région de Bac Ha et de Muong Khuong.

Les Giay (ou Nhang)
On rencontre l’ethnie Giay (se prononce zaille) dans la région de Sapa et de Lai Chau.
Ils sont de langue de type Thai, comme les Dai du Yunnan, dont ils sont assez cousins.

Les Phu La
Les Phu La sont de langue tibéto-birmane, ethnie rare ne se trouvant que dans la région de Bac Ha et Muong Khuong, et un peu dans les montagnes qui dominent le Sud du Fleuve Rouge.
Ils sont assez proches des Yi.


DE SAPA (Nord Vietnam) à LUANG PRABANG (Nord Laos)

Il s'agit de la cinquième étape de la Grande Caravane Asiatique., au cours de laquelle nous faisons toute une boucle à travers les montagnes du Nord Vitenam, d'abord le long des Alpes Tonkinoises, puis à travers tout le pays Thai Noir vers Dien Bien Phu.
Nous traversons ensuite la frontière vers le Nord Laos, où nous rejoignons la rivière Nam Ou, que nous descendons jusqu'au Mékong et Luang Prabang.

Les montagnes du Nord Vietnam abritent une des plus grandes mosaïques ethniques que l'on puisse rencontrer sur un territoire de cette taille. On trouve aussi bien des communautés de langues austroasiatiques et tai-kadaï, que de langues tibéto-birmanes et môn-khmères, dont les sous-groupes se déclinent à l'infini. Ils se sont installés dans ces régions montagneuses, longtemps laissés de côté par les Vietnamiens qui les surnommaient « pays des routes contraires », au fil de multiples vagues de migrations en provenance du Sud de la Chine, fuyant la poussée expansionniste chinoise.
Nous allons rencontrer ces populations au fil de notre route et sur les sentiers, de villages en villages et sur les marchés multiethniques, à travers des paysages magnifiques et différents d’une région à l’autre.

Au grand marché de Lai Chau, nous rencontrons des populations Thai Blanc, Giay, Tai Lü, H’mong Rouge, et plusieurs groupes différents de Man et Dao (se prononce Zao), deux noms qui désignent au Vietnam la même ethnie, appelée Yao en Chine. Il y a des Man « à planche », Man « à cornes », Man Rouge et parfois Yao « à coiffe pointue rouge ». Les premiers et les derniers se rencontrent aussi dans la région de Jinping, du côté chinois, sous le nom de Yao.
Ce grand marché de Lai Chau, qui s'appelait autrefois Tam Duong, a lieu les jeudis et dimanches et était considéré comme l’un des plus beaux du Tonkin, mais le Jeudi il est moins développé et il a aussi perdu de sa superbe des temps passés.

Après les régions de Sapa et Lai Chau, nous découvrons ainsi le versant Nord des Hoang Lien Son, les "Alpes Tonkinoises", entre Nghia Lo et Than Uyen, avec de majestueuses rizières en terrasses et la rencontre avec les ethnies Thai Blanc et H'mong.

H'mong
De Lai Chau à Din Bien Phu et au Laos, nous rencontrons des H'mong bien différents de ceux rencontrés en Chine (Miao), mais aussi dans la région de Bac Ha et Muong Khuong (H'mong Fleur) et de Sapa (H'mong Noir). On rencontre des H'mong Rouge, des H'mong Bariolé, et des H'mong Blanc, dont les H'mong Blanc à pompons rouges sur les pentes du col qui sépare Thuan Chau de Tuan Giao, en allant vers Dien Bien Phu. Côté laotien, il y aussi les H'mong Vert.
C'est dans cette étape, entre Sapa et Luang Prabang, que l'on rencontre le plus de H'mong.
Du côté laotien, nous faisons une randonnée de 3 jours en pays H'mong, dans les montagnes qui dominent le bassin de la rivière Nam Ou.

Les Dao (ou Man)
Comme évoqué plus haut, c'est essentiellement à Sapa et dans la région de Lai Chau qu'on les rencontre, mais avec trois sous-groupes très différents :
Les Man « à planche » portent des vêtements indigo foncé, même encore souvent les hommes. Les femmes portent sur la tête une étoffe indigo posée sur un bijou en métal entourée de tresses. On les rencontre aussi du côté chinois, dans la région de Jinping, de même que les Yao « à coiffe pointue rouge », dont les femmes portent une petite étoffe de tissu rouge qui domine un bijou de métal enserrant leur front rasé. Elles portent un pantalon aux beaux motifs en batik comme les Man « à cornes ».
Il y a aussi parfois des Man « à grande planche » de la région de Muong So, dont les hommes portent des pantalons blancs. On les retrouve aussi en Chine du côté de Nafa.

Lü ou Tai Lu
Il y a une grosse différence entre les Tai Lu du Nord Laos, cousins ethniques des Dai du Sud de la Chine, et les Lü (appelés aussi Tai Lu) du Nord Vietnam, que l'on rencontre entre Lai Chau et Binh Lu. Cette ethnie appartient, comme les Giay, au groupe linguistique Thai. Les femmes Lü portent des vêtements noirs décorées de piécettes et bijoux argentés, ont les dents laquées en noir dès l’âge de 10 ans, et portent des coiffes pleines de charme.

Thai Blanc et Thai Noir
Au Nord du Fleuve Rouge, c'était le domaine des Tay, mais au Sud c'est le domaine des Thai Blanc et Thai Noir, de langue de type Thai, comme les Dai du Yunnan.
On rencontre les Thai Blanc dans les vallées plus basses tout le long des Alpes Tonkinoises, notamment dans les régions de Mu Cang Chai et Muong Lo (ou Nghia Lo), capitales des rizières en terrasses au Nord Vietnam. Ici, depuis 700 ans, les Thai Blanc cultivent du riz inondé et construisent leurs maisons traditionnelles en bois de fer (iroko) et en bambou. Paysages verdoyants typiques : vallées cultivées, flancs des collines sculptées par les rizières terrasses.
Les Thai Noir sont surtout concentrés entre Son la et Dien Bien Phu. Les femmes gardent davantage le costume traditionnel que les Thai Blanc, avec leur tunique à agrafes d'argent et leur belles coiffes brodées. On retrouve aussi des Thai Noir du côté laotien.

 

 

Khamu
Les Khamu sont aussi une ethnie majeure du Nord Laos. Ils font partie du groupe de langues dites môn-khmères, aux origines très anciennes dans les pays d’Indochine. On retrouve ce type d’ethnies tout le long de la Cordillère Annamitique entre Laos et Vietnam, ainsi qu’au sud du Laos, au Cambodge et dans quelques régions de Birmanie
Nous les rencontrons lors du trek en pays H'mong et au bord de la rivière Nam Ou.

Tai Lu
Les Tai Lu sont de langue de type Thai et d'habiles tisserands. Ils sont assez nombreux au Nord Laos. Ce sont des cousins ethniques des Dai du Sud de la Chine.
Nous les rencontrons sur les rives de la rivière Nam Ou, mais ils sont plus nombreux dans les régions de Luang Namtha et Muang Sing, tout au Nord-ouest du Laos.


Découvrir nos parcours :

- Grande Caravane Asiatique Etape 3

- Grande Caravane Asiatique Etape 4

- Grande Caravane Asiatique Etape 5