31 juillet 2025 - Asie centrale, Chine
Muztagh Ata au Xinjiang, près des frontières avec Pakistan et Tadjikistan.

La Chine est un pays si vaste qu’il permet d’effectuer de nombreux voyages très différents les uns des autres, notamment en combinaison avec les pays voisins. Au sud, on peut arriver en Chine, au Yunnan, depuis le Vietnam et le Laos, mais plus depuis la Birmanie. Au nord, on peut arriver depuis la Mongolie, mais plus depuis la Russie. À l’ouest, on peut entrer en Chine depuis le Pakistan, le Kirghizistan, le Kazakhstan, et même du Tadjikistan. Dans les régions himalayennes, il y a possibilité d’arriver au Tibet depuis le Népal, mais pas depuis le Bhoutan et l’Inde. Nous faisons un état des lieux concernant les traversées frontalières avec la Chine, en vous présentant également les voyages que nous proposons ou avons en projet, notamment une grande traversée des sources du Mékong à son delta.

 

Avec le Vietnam

Il existe plusieurs passages frontaliers entre le Vietnam et la Chine. Le plus connu est celui entre Lao Cai, au Vietnam, et Hekou, en Chine, au bord du fleuve Rouge. Le passage frontalier se fait par un pont qui enjambe la rivière Nam Khe, affluent du fleuve Rouge. Du côté chinois, c’est la province du Yunnan. Nous proposons un voyage qui permet de découvrir les montagnes du nord Vietnam, puis du côté chinois la région de Jinping et Yuanyang, avec ses rizières en terrasses et ses différents peuples montagnards, notamment Yi, Hani, Miao et Yao, que l’on rencontre dans des villages et des marchés, plus ou moins hebdomadaires. Il existait auparavant une voie ferrée construite par les Français, qui reliait Hanoi, au Vietnam, à Kunming, au Yunnan. On peut arriver depuis Hanoi en train à Lao Cai, ville frontalière du côté vietnamien. Du côté chinois, la voie ferrée des Français a été complètement refaite dans les années 2010 entre Kunming et Hekou, ville frontalière chinoise. Contrairement à autrefois, aucun train ne traverse la frontière, car l’écartement des voies n’est pas le même au Vietnam et en Chine. Nous proposons un voyage combinant le nord Vietnam et ces régions méridionales du Yunnan.

Rizières en terrasses dans la région de Yuanyang, au sud du Yunnan, près de la frontière vietnamienne. Copyright : Alain Rochelimagne

Rizières en terrasses dans la région de Yuanyang, au sud du Yunnan, près de la frontière vietnamienne ©Alain Rochelimagne

 

Un nouveau poste-frontière vient d’ouvrir en 2024 au nord de Cao Bang, permettant de rejoindre facilement des régions du Guangxi occidental et du Yunnan oriental, où nous organisons des voyages à la rencontre de plusieurs sous-groupes des peuples yi, miao, yao et zhuang. Nous organisons aussi un voyage combinant la région de Cao Bang avec ces régions du Yunnan oriental et du Guangxi occidental.

Un autre poste-frontière existe au nord de Hanoi, permettant de rejoindre la région de Nanning, capitale du Guangxi, d’où l’on peut facilement voyager vers Guilin et Yangshuo.

Femmes du peuple Yi au sud-est du Yunnan, près de la frontière vietnamienne. Copyright : Marie-Paule Raibaud

Femmes du peuple yi au sud-est du Yunnan, près de la frontière vietnamienne ©Marie-Paule Raibaud

 

Avec le Laos

Le seul passage frontalier ouvert aux étrangers est le poste de Boten / Mohan, situé non loin de la ville de Luang Namtha, tout au nord-ouest du Laos. Du côté chinois c’est la région du Xishuangbanna, Sipsongpanna en langue locale dai. C’est en effet une région habitée par le peuple Dai, cousins des Tai Lu du Laos et des Shan de Birmanie. Plusieurs autres groupes ethniques habitent les montagnes de cette région, que l’on rencontre dans des villages et marchés hebdomadaires.

À noter que depuis fin 2021 une voie ferrée relie Kunming, capitale du Yunnan, à Vientiane, capitale du Laos, avec des gares à Boten, à la frontière du côté chinois, à Luang Namtha, et près de Jinghong, capitale du Xishuangbanna.

Nous prévoyons d’organiser un voyage combinant des régions du sud Yunnan, notamment le Xishuangbanna, avec le nord du Laos. Nous avons aussi en projet un voyage ayant pour fil conducteur le Mékong, de ses sources tibétaines vers son delta vietnamien, et c’est par ce poste de Boten / Mohan que nous traverserons la frontière.

En attendant, voici nos voyages au Laos.

Femme du peuple Akha au Xishuangbanna, près des frontières laotienne et birmane. Copyright : Jérôme Kotry

Femme du peuple akha au Xishuangbanna, près des frontières laotienne et birmane ©Jérôme Kotry

 

Avec la Mongolie

La Chine et la Mongolie partagent une frontière longue de plus de quatre-mille-six-cents kilomètres, avec une quarantaine de passages frontaliers, mais seulement autorisés aux résidents frontaliers ou à un usage strictement local. Un seul poste frontière est ouvert aux voyageurs étrangers, celui de Zamiin Uud / Erlian, qu’empruntent les trains trans-mongoliens. 

Nous proposons un voyage combinant des régions de Mongolie avec les régions de Datong, Pékin et la Grande Muraille, au nord de la Chine, en attendant de pouvoir proposer à nouveau un voyage autour du Transsibérien entre Moscou et Pékin.

Tronçon de la Grande Muraille, au nord de la Chine. Copyright : Thierry De Lobel Mahy

Tronçon de la Grande Muraille, au nord de la Chine ©Thierry De Lobel Mahy

 

Avec le Pakistan

La frontière entre la Chine et le Pakistan est très montagneuse et courte, environ cinq-cents kilomètres, avec un seul passage frontalier, le col de Khunjerab (4693 m), sur la Karakoram Highway. Celle-ci relie le Xinjiang, en Chine, avec la vallée de la Hunza et le nord du Pakistan, entre Islamabad et Kashgar. Au Xinjiang, nous découvrons les régions de Tashkorgan, du Muztagh Ata et du lac Karakul.

Nous allons proposer de nouveau un voyage qui relie ces deux régions par le col de Khunjerab. Sur la partie nord Pakistan, ce sera sur la base de ce que nous proposons déjà là-bas, découverte et rencontre des peuples du nord Pakistan, mais avec continuation vers la Chine au lieu de revenir vers Islamabad.

 

 Paysage de la région de Tashkorgan, au sud-ouest du Xinjiang, près des frontières avec le Pakistan et le Tadjikistan. Copyright : Franck Charton

Paysage de la région de Tashkorgan, au sud-ouest du Xinjiang, près des frontières avec le Pakistan et le Tadjikistan ©Franck Charton

 

Avec le Kirghizistan

Deux postes-frontières sont ouverts aux étrangers entre la région chinoise du Xinjiang et le Kirghizistan. Le plus connu était autrefois celui du col de Torugart (3740 m), qui permet d’accéder facilement à la région de Tash Rabat et du lac Son Kul du côté kirghiz. Mais le plus emprunté est désormais le poste-frontière d’Irkeshtam, plus au sud, tout au sud du Kirghizistan, non loin du Tadjikistan, car il n’est situé qu’à 3005 mètres d’altitude. Du côté kirghiz, c’est la région de Koroumdy et de Sary Mogol, entre le Pamir et les Tian Shan (montagnes célestes).

Nous allons proposer un voyage qui permet de combiner les régions de Osh, Kojo Kelen, Sary Mogol et Koroumdy, au sud du Kirghizstan, avec la région de Kashgar, du lac Karakul et du Muztagh Ata, au sud-ouest du Xinjiang, sans oublier l’arche de Shipton. En attendant, voici nos voyages au Kirghizistan.

Mausolée d’Abakh Khoja, près de Kashgar, au sud-ouest du Xinjiang. Copyright : Franck Charton

Mausolée d’Abakh Khoja, près de Kashgar, au sud-ouest du Xinjiang ©Franck Charton

 

Avec le Kazakhstan

Plusieurs passages frontaliers sont ouverts aux étrangers entre Chine et Kazakhstan le long des presque mille-huit-cents kilomètres de frontière entre les deux pays. Le plus important est celui de Khorgos, entre la ville kazakhe de Jarkent et la ville chinoise d’Ili. C’est là que nous faisons passer nos voyageurs qui souhaitent aller en Chine après une découverte du Kazakhstan.

Mais il y a aussi trois autres passages frontaliers. Celui de Dostyk / Alashankou emprunte le couloir naturel de la Porte de Dzoungarie, col qui permet de relier le Transsibérien avec la ligne du Xinjiang chinois. Autrefois c’était le passage des invasions et du commerce. Du côté chinois, c’est la Dzoungarie, vaste dépression située entre l’Altaï mongol et les Tian Shan. Un peu plus au nord il y a aussi le poste frontière de Bakhty / Tacheng.

Encore plus au nord il y a le poste de Maikapchagai (Kazakhstan) / Jeminay (Chine), bien moins fréquenté, mais qui permet de découvrir du côté chinois l’extrême nord du Xinjiang, l’Altaï chinois, à la frontière avec Kazakhstan et Mongolie.

Nous proposons déjà des voyages sur mesure combinant le Kazakhstan avec des régions du Xinjiang chinois. Voici nos voyages au Kazakhstan.

Paysage de l’ouest du Xinjiang, avec les Montagnes Célestes dans le fond. Copyright : Franck Charton

Paysage de l’ouest du Xinjiang, avec les montagnes Célestes dans le fond ©Franck Charton

 

Avec les autres pays 

- Avec le Népal, il y avait possibilité de traverser la frontière par le poste de Zhangmu / Kodari, mais ce n’est maintenant plus autorisé depuis le séisme de 2015. Le poste-frontière principal est désormais celui de Gyirong / Rasuwa Gadhi, à l’ouest du Langtang, à cent-trente kilomètres au nord de Kathmandu. Du côté tibétain, c’est la vallée de Kyirong, avec bien sûr possibilité d’aller jusqu’à Lhassa ou vers le mont Kailash. Ce poste-frontière est parfois fermé et il faut obtenir le permis pour le Tibet à Kathmandu. À noter que du côté tibétain la voie ferrée va bientôt arriver fin 2025 à proximité de la frontière. Un tunnel serait en cours de creusement pour rejoindre ensuite le Népal… ! Une autre frontière est parfois ouverte, tout à l’ouest du Népal, au poste-frontière de Burang / Hilsa, entre la région népalaise de Simikot et la région tibétaine de Guge. Ce passage est très utilisé par les pèlerins qui vont au mont Kailash.

- Avec la Corée du sud, il y a des liaisons maritimes de passagers entre le port de Dalian, dans la province de Liaoning, et Incheon, en Corée du Sud, trois fois par semaine, mais aussi depuis les ports de Weihai et de Qingdao dans la province de Shandong.

- Avec la Corée du Nord, le poste-frontière de Dandong est accessible uniquement dans le cadre d’un voyage organisé, avec un guide nord-coréen, un visa collectif et un itinéraire validé à l’avance. Une liaison ferroviaire entre Pékin et Pyongyang passe par là deux fois par semaine.

- Avec la Birmanie, rebaptisée Myanmar, il y avait possibilité de traverser la frontière au niveau de la ville de Ruili, au sud-ouest du Yunnan, et Muse du côté de l’État Shan de Birmanie. Avec la guerre civile qui sévit actuellement dans ce pays, ce n’est malheureusement pas prêt de se rouvrir.

- Avec la Russie, il y avait autrefois la possibilité d’entrée en Chine par le train Trans-mandchourien, une des branches du Transsibérien, tout au nord-est.

- Avec le Bhoutan et l'Inde, aucune traversée n’est pour le moment possible, sachant que du côté chinois, c’est le Tibet. Il était question qu’un passage frontalier ouvre au niveau du col de Nathu La, entre le Sikkim et la région tibétaine de Yadong, mais cela ne s’est jamais concrétisé.

- Il existe une frontière de quatre-vingt-douze kilomètres entre le Xinjiang chinois et l’Afghanistan, avec un col frontalier culminant à 4900 mètres, mais complètement fermé aux voyageurs et au commerce. L’armée chinoise y fait des patrouilles. Du côté afghan c’est le corridor de Wakhan.

Monastère de Chu près du lac Manasarovar, avec le Mont Kailash dans le fond, au sud-ouest du Tibet, près des frontières népalaise et indienne. Copyright : David Ducoin

Monastère de Chu près du lac Manasarovar, avec le mont Kailash dans le fond, au sud-ouest du Tibet, près des frontières népalaise et indienne ©David Ducoin