02 août 2019 - Madagascar, Peuples et fêtes, Faune, Afrique

Madagascar côte est, à l'aube – de Olivier JOLY

 

« Terre des bœufs, de papillons multicolores / Terre de cascades aux chevelures d’argent… » E. Mangalaza & P. Randrianarisoa

D’évidence, « l’île-continent » déploie ses beautés sans vergogne et sans fards : une nature immédiatement somptueuse qui enchante par sa diversité et son originalité, de hautes terres sculptées par le labeur des hommes, des villages ocre et des couleurs chatoyantes, des visages qui, de l’ébène aux clartés asiatiques, émeuvent par le sourire immuable et le regard contemplatif. Sans faillir, Madagascar séduit le voyageur qui découvre cette terre plurielle. Dans l’évidence, néanmoins, se tient du mystère auquel nos voyages initient en s’appuyant sur des guides locaux exceptionnels. Mystérieuse, secrète, poétique est la « naïade au teint de palissandre » (J. Rabemananjara). Drapée de rouges et verts, frangée d’écumes, baignée dans les nuances irisées bleu-vert de l’océan Indien et du canal du Mozambique, Madagascar est un poème aux strates multiples, à savourer, à approfondir.

 

Dans l’endémisme, une mémoire rare

Le mystère de Madagascar… Dans son origine déjà : ce fragment du Gondwana a dérivé chargé de formes et de vies à présent disparues d’autres terres. Il a suspendu sa navigation au large de l’Afrique, à la distance pertinente de 400 km : pas d’égarement qui le perdrait, des encablures qui l’ont protégé. Cette arche heureusement préservée, ce sanctuaire d’espèces ailleurs disparues, nous offre à présent des trésors en faune et en flore. Baobabs, lémuriens, caméléons, orchidées… La singularité fuse sur toute « l’île-continent ». Et même si des espèces ont quand même disparu – comme vraisemblablement le lémurien géant (« la taille d’un veau », 200 kilos) – la nature malgache garde la mémoire de l’au-delà de notre temps et déplie des formes archaïques surprenantes, attachantes. 

Et, avec leur belle nature, les Malgaches ont noué des liens intimes et puissants qui perdurent dans les esprits et les histoires. Il se raconte toujours, en pays betsimisaraka (« ceux qui ne se séparent jamais ») que, dans les temps anciens, une terrible famine ayant frappé le pays, un homme appelé Ibabanikoto et sa femme abandonnèrent leurs terres pour vivre en forêt et apprirent à se nourrir de feuilles et de racines. Ils eurent une abondante descendance. Lorsqu’ils furent très nombreux, certains de la 5e génération partirent vers le sud et d’autres vers le nord, mais toujours en restant unis. Longtemps après, le sol redevint fertile et nombre d’entre eux décidèrent de cultiver à nouveau la terre. Cependant, quelques-uns refusèrent de brûler et de couper les arbres. Ils restèrent en forêt à vivre de leur cueillette et changèrent peu à peu d’apparence pour finalement se transformer en grands lémuriens babakoto (du nom de Ibabanikoto, littéralement « le père de koto », le premier homme qui gagna la forêt). C’est l’indri, actuellement le plus grand lémurien de l’île, qui est ainsi nommé et vénéré dans l’est du pays. 

Tout au long de nos parcours malgaches, nous découvrons cette richesse naturelle inépuisable et très réjouissante.

Terres insolites de Majunga à Tamatave : des natures surprenantes, 18 jours, pour s’immerger dans des contrées rares aux reliefs contrastés

Les lémuriens de l’océan Indien, 12 jours, pour explorer la forêt primaire et la biodiversité florale et animale de la côte est

Côtes et Tsingy du grand Nord, 15 jours, sur les terres et sur les eaux, pour plonger dans l’inoubliable variété naturelle de l’île

Avec Saïga : en écovolontariat, Sauvegarde du grand hapalémur de Madagascar

 

Lémuriens       caméléon

 

Un peuple et ses ancêtres

Le mystère de Madagascar… De l’origine de son peuplement, la recherche se poursuit et les esprits vont leurs fantasmes. D’un très ancien peuple – les mythiques Vazimba – on ne sait rien de certain et on date des premiers siècles de notre ère le débarquement ou l’échouage de vaisseaux venus de l’archipel indonésien, des vaisseaux que les gens de Sumatra savaient construire à l’époque de l’empire de Srivijaya et qui avaient parcouru plus de 6 000 km… À cette origine austronésienne attestée par les études génétiques, l’étude de la langue et l’observation des coutumes, s’adjoint une origine africaine elle-même vraisemblablement déjà mélangée… Des vagues d’immigration diverses ont rendu complexe le peuplement de la « grande terre » qui comprend, anthropologiquement, de nombreuses ethnies (18) partageant néanmoins une culture et des traditions communes, distinctes de celles des peuples du continent voisin.

Ainsi, malgré la modernisation, la force du Fihavanana demeure intangible dans toute la société malgache, du nord au sud, d’est en ouest. Le Fihavanana est un système de règles, normes et coutumes qui régissent la dynamique de la société et qui constituent la solidarité et l’entraide comme essentielles à l’existence du Malgache. Il s’agit de considérer toute personne comme un membre de sa famille (la famille étant une dimension fondamentale pour les Malgaches) et d’agir en conséquence. Il est de coutume que les évènements de l’existence, heureux ou malheureux, soient partagés avec la communauté la plus élargie possible (famille proche et lointaine, voisinage, village, quartier) : circoncision, mariage traditionnel, funérailles, retournement des morts… Mais les actions du quotidien sont aussi soutenues par cette même communauté : lorsqu’il y a des travaux importants à accomplir, chacun donne la main dans les rizières, pour la construction d’un tombeau ou la réparation d’une maison… En chaque Malgache, le Fihavanana fait de l’entraide une règle de vie et, de l’harmonie entre les personnes, une obligation pour chacun ; il s’agit donc d’un sens intérieur profond de la communauté, d’une coutume ancestrale qui privilégie le partage et l’union, et fait du Malgache un être toujours en lien, jamais abandonné ou isolé.

Dans nos voyages, nous découvrons les traditions et les coutumes qui donnent à la vie malgache sa singularité et sa bienveillante douceur.

Diversité malgache, 16 jours, pour découvrir les richesses naturelles et culturelles des hautes terres à la côte ouest

Des hauts plateaux au Makay, 16 jours, pour vivre une expérience mémorable entre rencontres et grands espaces

Avec Unghalak : Kayak de mer à la rencontre des Vézo, 12 jours, pour mieux connaître le peuple des pêcheurs du Mozambique

 

Les rizières        les enfants sur la plage

 

L’expérience initiatique des explorations

Voyager à Madagascar comble immédiatement, car l’île est d’évidence somptueuse et profuse par ses terres, attachante par la gentillesse et la douceur des personnes. On peut se contenter de ce don immédiat qu’elle fait d’elle-même ; mais on peut désirer aussi pénétrer dans ses arcanes, s’engager dans ses contrées plus secrètes.

Des parcours insolites initient à des espaces rares de Madagascar ; leur exploration permet une connaissance plus complète et nuancée de « l’île-continent », autant en ce qui concerne ses richesses naturelles, souvent uniques au monde, que pour la compréhension des coutumes et mémoires qui pétrissent l’âme de son peuple.  

Sur l’orient des terres malgaches, 25 jours, une exclusivité Tamera pour explorer la confidentielle côte de la Vanille, avec ses massifs étonnants, ses baies sauvages, pour rencontrer ses hommes cultivateurs d’orchidées, artisans, pêcheurs

Du Ménabé aux massifs du sud, 23 jours, pour s’immerger en randonnée et en bateau dans des contrées peu connues, avant d’atteindre les extraordinaires Tsingy du Bémahara puis les beautés de la RN7

La découverte du Makay, 16 jours, pour plonger dans l’aventure qu’offre un massif préservé exceptionnel par sa biodiversité et ses reliefs variés

 

Madagascar Côte de la Vanille de Olivier Joly