29 décembre 2016 - Mongolie, Peuples et fêtes

Fin février nous partons pour la première fois pour un voyage exceptionnel au nord de la Mongolie dans la province du Khövsgöl, à la rencontre des éleveurs de rennes de la taïga : les tsaatan. Nomades, ils établissent leur campement l’hiver à une journée de véhicule du village de Tsagaannuur. En chemin, nous gagnons le lac Khövsgöl pour assister au festival de glace qui a lieu chaque année. C’est l’occasion pour les mongols et bouriates de la région de s’affronter autour de plusieurs disciplines dans un décor féérique glacé. Souvent présenté comme le « Naadam hivernal », ce festival est l’occasion d’assister à de nombreuses activités comme le tir-à-l’arc, la lutte, les courses de patin à glace, de traîneau à cheval, des concours de Shagain Naadam (un cousin du curling) ou autres sculptures sur glace, le tout dans une ambiance de fête. Le plus souvent des chants diphoniques ouvrent les festivités.
Découvrez ce voyage d'exploration en Mongolie : Festival de glace et immersion chez les tsataan

Vivez l’expérience de la Mongolie en hiver
Le seul nom de Mongolie est une invitation au rêve et au voyage. Il évoque à la fois les hordes de Gengis Khan déferlant sur les grandes étendues et la quiétude d'un peuple sillonnant la steppe infinie. Mais quand la Mongolie se drape d’un blanc intense la promesse est tout aussi forte !
L’hiver, la Mongolie est soumise aux hautes pressions sibériennes. Dans le nord du pays, la température est inférieure à –25 °C plus de 100 jours par an. Sous un ciel constamment bleu, dans une nature silencieuse, les bergers gardent, seuls malgré le froid et le vent, leurs troupeaux. Ils jouent gros ; il faut guider les moutons et les chèvres vers les pâturages qui ne sont pas trop enneigés. Après avoir reconduit le bétail vers la bergerie du campement d’hiver, ils apprécient de se réchauffer sous la yourte en se délectant d’un thé brûlant et d’une soupe de viande.

Le « petit frère » du Baïkal
Situé à 1 645 m d’altitude tout au nord de la Mongolie, le lac Khövsgöl est le deuxième lac du pays en taille (136 km de long sur 36 km de large) et le plus profond. Surnommé parfois « la Perle bleue de Mongolie », il se déverse dans la rivière Eg, puis dans la Selenge pour enfin rejoindre le Baïkal. Appartenant au même système hydrographique que ce dernier et distant seulement 250 km il est souvent présenté comme « le petit frère » du Baïkal. C’est la plus grande réserve d’eau douce du pays et représente 2 % des réserves mondiales d’eau douce.

Jour de fête sur le lac Khövsgöl
Plongé dans un froid intense qui peut atteindre -30°C en journée, les rivières et les lacs sont figés dans une épaisse couche de glace transparente et bleutée. Chaque année au début du mois de mars, le lac Khövsgöl offre aux habitants de la région un terrain de jeu naturel et féérique.
La veille de l’ouverture du festival, la nuit enveloppe le lac aux sons des sculpteurs qui s’activent autour de gigantesques cubes de glace. Ils cassent, tronçonnent, façonnent d’imposantes œuvres d’art éphémères.
Le lendemain, dès les premières lueurs du jour, chacun revêt ses plus beaux vêtements traditionnels pour affronter le froid intense et participer aux différentes épreuves proposées. Leurs couleurs vives tranchent avec le bleu et blanc du ciel et de la glace et diffusent une chaleur festive à toute l’assemblée. Les vendeurs de chapka sont déjà en place !
Soudain, s’élèvent quelques chants diphoniques, donnant le coup d’envoi des festivités.
L’espace d’un instant, nous oublions le froid pour vivre pleinement ce jour de fête.

Immersion chez les tsaatan
Les renniculteurs tsaatan sont une une des minorités qui peuplent le nord de la Mongolie. Jusqu’à la fermeture des frontières à la période socialiste, ils nomadisaient entre l’actuel territoire de la République de Touva (Fédération de Russie) et celui de la Mongolie. Durant la seconde guerre mondiale ils fuirent l’enrôlement dans l’armée russe pour s’établir en Mongolie. Après la mise en place des frontières actuelles certains rentrèrent en Russie, d’autres devinrent mongols. Leurs campements s’échelonnent dans les monts Sayan à différentes altitudes selon les saisons, des hautes toundras l’été, aux taïgas l’hiver. « Tsaatan » est le nom que leur donnent les mongols, « tsaa » signifiant renne ; autrement ils s’appellent eux-mêmes « duhas ». Pendant deux jours nous nous immergeons dans leur mode de vie et leurs traditions.

Merci à Marc Alaux pour son aide et son expertise précieuse !