26 décembre 2019 - Sahara & Moyen-Orient, Yemen

Versants entièrement terrassés, entre Tawila et Al Mahwit.

 

Nous laissons à notre ami Franck Charton le soin de nous conter un de ses meilleurs moments de voyage et de partager ses plus belles images. Pour cette douzième chronique, Franck nous emmène au Yémen.

Tamera est le spécialiste du Sahara et de la Corne de l'Afrique. Depuis 1994 nous y découvrons des déserts somptueux et rencontrons des populations nomades qui continuent de vivre de manière ancestrale dans des régions de culture millénaire et de beauté sauvage intactes. Nous arpentons ces territoires depuis plus de vingt ans ans et y poursuivons une petite partie de notre programmation comme des navigations en felouque sur le Nil en Égypte, des treks au Soudan dans l’univers mystérieux des Pharaons Noirs, de belles marches en Jordanie et la découverte de trésors archéologiques, ou un voyage culturel en Érythrée. Forts de notre ancrage local de longue date, collant à la réalité du terrain et des évolutions locales, nous vous y proposons des voyages en toute confiance.

Texte et Photos Franck Charton  

 

Qu’il semble loin, le temps où, évoquant le Yémen, on pouvait parler d’« Arabie heureuse » ! Au mitan des années 2000, lorsque je l’ai parcouru pour les besoins d’un reportage, c’était déjà une terre aux multiples particularismes, une nation âpre et complexe mais encore fière de son identité où les gens semblaient relativement épanouis, un pays semblant sorti d’un film épique, aux paysages et aux villages nimbés d’onirisme. Retour sur quelques moments marquants de ce voyage en Arabia felix.

 

Prologue - Remise en contexte 2019

Le Yémen est enlisé depuis 2014 dans un conflit aux dimensions multiples : au départ, des escarmouches entre loyalistes et rebelles du nord, qui ont dégénéré en guerre civile puis en conflit général opposant Houthistes (montagnards tribaux zaïdistes, un courant chiite) soutenus par l’Iran, à une coalition sunnite internationale emmenée par l’Arabie saoudite, sans parler des indépendantistes du sud (région d’Aden) et des djihadistes de l’État islamique ou d’autres factions terroristes qui gangrènent l’est du pays. Une situation inextricable, dans un pays extrêmement conservateur, fondé sur les loyautés tribales et claniques, le sens de l’honneur, les armes, et le qât. Résultat : nous assistons aujourd’hui, impuissants, à ce que les Nations Unies n’hésitent pas à appeler « la plus grande catastrophe humanitaire de l’époque moderne ». Mon récit de voyage est donc à prendre avec le recul non seulement du temps qui passe, mais surtout à l’aune des profonds bouleversements des évènements en cours…

 

Sana’a – Initiation au qât

Qu’il est bizarre de parler avec une énorme boule de qât gonflant sa joue ! Avachi dans les coussins du mafraj, la « pièce à mâcher » d’un funduk, ou hôtel traditionnel au cœur de la veille ville de Sana’a, je médite sur ce moment un peu surréaliste : au lieu de fureter comme à mon habitude dans le dédale de venelles de cette cité parmi les plus belles du Moyen Orient, avec ses 6 500 hautes maisons centenaires, voire millénaires pour certaines, ses souks odorants, ses échoppes d’épices et de djambyas (dague recourbée portée à la ceinture par tous les hommes), ses joueurs de dominos accroupis dans des encoignures, et ses femmes réduites à des silhouettes spectrales toutes vêtues de noir ; je reste ici en train de passer de longues heures avec un groupe d’inconnus en tuniques blanches et keffiehs à damiers. Nous sommes affalés sur des matelas jetés à même le sol, dans une pièce sombre tamisée par des vitraux, au dernier étage d’un immeuble-tour en pisé, avec moucharabiehs, encadrements de fenêtres en stuc blanc, cours et patios entrelacés. Mâcher longuement du qât (ou khat) est devenu un rite social au Yémen depuis le XVe siècle, ancré dans toutes les couches de la population, mais les problèmes environnementaux, sociaux et économiques causés par cette addiction nationale n’étaient encore, à l’époque de mon voyage, nullement à l’ordre du jour.

 

Addiction et fléau écologique

Les petites feuilles vert tendre de cet arbuste possèdent en effet des vertus psychotropes comparables à celles des amphétamines : stimulantes et euphorisantes, tout en soulageant la fatigue et la faim. Contrairement à l’alcool et à la drogue, la Catha edulis est considérée ici comme un plaisir acceptable d’un point de vue religieux, puisqu’il contribue à favoriser la cohésion nationale. Quelque 80% des Yéménites mâchent quotidiennement du qât. Il faut voir, partout dans le pays quand arrive la récolte du jour, des attroupements fiévreux se constituer autour des vendeurs. Pour beaucoup, l’après-midi est ensuite dévolue au masticage des feuilles, de sorte qu’en soirée, la boule déforme totalement leurs joues, leur donnant des allures de trompettistes de jazz gentiment défoncés ! Non seulement le qât occupe de précieuses terres arables, mais il consomme environ 40% des ressources yéménites en eau et bien des agriculteurs se détournent de la culture des fruits et des légumes pour cultiver cette plante à la rentabilité élevée et à la demande quotidienne forte. De nombreuses familles consacrent même davantage d’argent à ce narcotique, qu’à leur alimentation. Pour ma part, après une ou deux séances de mastication qui ne m’ont pas convaincu, je décide de ne plus y toucher. Par contre, mon équipe locale (guide et chauffeur par ailleurs très sympathiques) étant accros, je devrais me débrouiller sans eux tous les après-midis, puisqu’ils ne redeviennent opérationnels qu’à la nuit tombée…

 

Saada, Shaharah – Mystères et intrigues

Trop court séjour à Saada, ville du nord en proie à de récurrents accès de fièvre. C’est ici en effet que les irrédentistes tribus zaïdistes menées par les clans houthis, dont c’est le fief, mènent leurs actions de résistance au pouvoir de Sana’a. Je viens à peine de m’installer dans la petite pension qui m’héberge, que des officiers de sécurité en armes débarquent et m’ordonnent de refaire mes sacs pour repartir illico, sous bonne escorte. Une opération anti-terroriste va avoir lieu et les autorités ne veulent aucun étranger dans leur champ d’opération.  Exit donc, manu militari, le nord du Yémen ! Déjà, à l’époque, les prémices d’un conflit ouvert se laissaient facilement percevoir… Entre Saada et Sana’a, un village perché me fait de l’oeil : Shaharah. La route pour y parvenir est fantastique, une piste à peine carrossable qui monte en tortillons autour d’un djebel ruiniforme. Là-haut, à 2600m d’altitude, je découvre des maisons forteresses adossées à l’abîme, des habitants masculins rares, des femmes fuyantes et des enfants espiègles. Un peu en dehors de la ville, un très vieux pont de pierre enjambe une gorge cyclopéenne d’au moins 200 mètres de profondeur, pour relier deux versants voisins. Les parois des deux montagnes sont si abruptes que, de part et d’autre du pont, des escaliers en autorisent l’accès. Un spot assez incroyable !

 

Thula, Kawkaban – Yémen biblique

Vers le sud, d’autres villes fortifiées au cachet médiéval méritent le détour : Kawkaban, imposante forteresse plantée sur un promontoire à 3000m d’altitude et accessible par une seule porte monumentale, que les villageois ouvrent le matin et ferment le soir. Et Thula l’inoubliable : édifiée au XIIIe siècle, la cité est construite en grès ocre orangé, avec des décorations en pierre formant des frises de losanges et de cercles tout autour des fenêtres et une belle unité architecturale qui lui a valu d’être classée au patrimoine mondial par l’UNESCO. Portes du rempart, mosquées et mausolées, ancien palais de l'imam, bassins, hammams, caravansérail et le souk des artisans enchantent les sens. Sous la falaise qui domine la ville, veille la citadelle Husn-al-Ghurab ; on y accède par d’antiques escaliers, débouchant sur un saisissant panorama à 360 °. Enfin, Hababa, également à 3000 m d’altitude, en impose aussi par ses nombreuses maisons-tours, mais c’est sa monumentale citerne à ciel ouvert qui fascine, car vers elle, converge une noria de femmes venues à la corvée d’eau ou de lessive. Une vision irrésistible !

 

Djebel Haraz – Pitons fortifiés

Continuant ma traversée des hauts-plateaux, nous faisons halte dans deux autres merveilles architecturales : Tawila splendide ville médiévale très animée et surtout l’antique Al Mahwit ramassée sur un piton rocheux. De là, on contemple de fabuleux paysages constitués de cultures en terrasse, qui se déclinent en un admirable camaïeu de vert et de marron selon l'heure de la journée ou la saison. Cap ensuite sur le Djebel Haraz, fief des tribu ismaéliennes. Un massif montagneux aux crêtes coiffées de citadelles et de villages fortifiés défiant la gravité. Dans ces montagnes bénies, règne une paix préservée, car les Ismaéliens, d’obédience chiite et résolument pacifiques, réussissent à ménager leurs alliances avec les deux camps. La région est donc épargnée par la guerre civile. Des horizons de champs en terrasses se fraient un chemin du fond de la montagne jusqu'aux portes des villages de pierre à l’aura fantasmagorique. Les sentiers ondulent à travers les cultures et dégringolent vers le wilderness insondable de l'Arabie, tandis qu’ici et là, des pasteurs au look biblique poussent leurs ouailles devant eux, dans l’air transparent du haut-plateau. Nul bruit, nulle violence ; les habitants de Haraz vivent leur vie comme ils le font depuis des siècles.

 

Mysticisme Ismaélien

La randonnée d'un village à l'autre : Manakha, Al Kahel, Al Hoteib…, en traversant des vallées perdues, permet de découvrir des pépites cachées et de comprendre en profondeur l'une des cultures les plus anciennes et les plus traditionnelles du Yémen. Un soir, à l’étape dans le village de Al Hajjara, splendide citadelle jaillie de la roche, une étonnante cérémonie venue du fond des âges me laisse bouche bée. Nos hôtes charmants ont réuni quelques amis de leur confrérie et juste après le dîner dans la salle commune, on entend sourdre depuis les soubassements un halètement, comme une palpitation rauque. Inquiétante. Bientôt, une petite procession de pénitents, pieds nus, vêtus de leurs longues tuniques claires, fait irruption dans le restaurant. La démarche est saccadée, les visages tendus vers les nues, et ils poussent leur supplique entre cris étouffés et plaintes hoquetées. Il s’agit d’un rite très ancien du mysticime soufi, l’expression antique d’un profond besoin de communiquer avec le Très-Haut…

 

Hadramaout - La Route de l’Encens

Cap à l’est, plein est ! Au niveau de Marib, bref arrêt aux ruines de l’ancienne capitale de la reine de Saba. C’est aussi là que nous enchaînons les check-points de l’armée, avec vérifications des passeports et inscription dans le registre des voyageurs. Au troisième ou quatrième contrôle, un soldat lesté d’un fusil d’assaut AK 47 (ou Kalachnikov) s’invite même dans ma voiture : « Raison de sécurité » ! S’ensuivent de longues heures à travers le grand désert de sable du Rub al Khali, ou « quart vide ». Le ruban bitumeux s’interrompt parfois lorsque des cordons de sable empiètent sur la chaussée, sous l’action du vent… De loin en loin, des torchères émergeant au-dessus des dunes signalent la présence de raffineries de pétrole. Enfin, voici la vallée de l'Hadramaout (wadi Hadramawt), lit d'un ancien fleuve desséché qui entaille le plateau calcaire sur 150 km d'ouest en est. Ce fut l’un des grands axes caravaniers de la soie, des épices et surtout de l'encens, en provenance de Chine, de l’Insulinde, de l’Inde... et des confins orientaux du Yémen, en route vers La Mecque et la Méditerranée. La grande affaire ici, c’est Shibam, surnommée la  « Manhattan du désert » et patrimoine mondial, à la confluence de plusieurs wadis : 500 maisons de terre crue, couronnées de blanc, serrées en un damier homogène, comme surgi du désert ! Sept étages de pisé, un ensemble datant pour l’essentiel du XVIe, entouré sur trois côtés d'une palmeraie, une véritable oasis… Le mur d’enceinte ne possède qu’une seule porte à 2 entrées : une pour les hommes et les animaux, l’autre pour les femmes. Surtout, la ville a gardé son aspect originel, aucune construction moderne n'est venue agrandir la cité. Un prodige !

 

Incident diplomatique

Pour mieux capter cette vision de Shibam, il faut grimper à mi-hauteur de l’escarpement qui surplombe la ville, en entrant dans un système de fissures dans la paroi et en ramonant facilement dans une série de cheminées. Ensuite, vue d’aigle – ou de drone – garantie ! Épisode moins amusant avec les bergères du Hadramaout. Ces jeunes femmes intégralement vêtues de noir, mains comprises, dans la fournaise du wadi, coiffées de grands chapeaux de paille coniques, composent avec leurs troupeaux de chèvres des tableaux insolites. Mais elles sont intraitables : pas de photo ! Toute tentative depuis les voitures se solde invariablement par des jets de pierre en direction des véhicules. Las d’essuyer ces rebuffades, je descends de la voiture et décide de marcher un moment discrètement dans le wadi. Avisant enfin un groupe de bergères me tournant le dos, je me lance et fais quelques rapides images. A cet instant, un énorme caillou me frôle la tête en vrombissant. À deux centimètres près, mon voyage s’arrêtait net ! Je me retourne interloqué et fait face à une autre petite bergère qui me houspille en arabe. Elle m’avait suivie en cachette et a bien failli me tuer… Encore choqué, puis furieux à mon tour, je lui retourne – en anglais – ses invectives et nous nous engueulons à qui mieux-mieux, jusqu’à ce que mon guide n’intervienne pour calmer le jeu. Entretemps, un attroupement s’est formé autour de nous. J’explique qu’on peut ne pas aimer les photos, soit, mais de là à tuer les gens, il y a une différence ! Je demande à parler au père de cette enfant. Il est parti en négoce, mais on me propose de rencontrer plutôt le chef du village. L’histoire se terminera en devisant à l’amiable avec les sages locaux, autour d’une tasse de thé…

 

Chez le sheikh Buqshan

Filant vers le sud, la route asphaltée qui descend vers l'océan Indien est devenue une piste.  Long de 140 km, le wadi Do'an exhibe une succession de hautes falaises ponctuée d’oasis verdoyantes. Une douzaine de villages aux hautes maisons en pisé s’accrochent aux flancs escarpés du canyon. Si le wadi est fameux pour sa production de miel, y pousse aussi le célèbre arbre à encens (Boswellia sacra), petit arbuste touffu qui donne son nectar par incision de son écorce, puis recueil d’une sève laiteuse qui coagule vite. De nombreux habitants du wadi Do’an se sont exilés dans la péninsule arabique. C'est d'ailleurs un maçon parti dans les années 1930 de cette vallée qui donnera naissance à un certain Oussama Ben Laden. Le sheikh Buqshan, lui, est revenu dans son village de Khaila, après avoir fait carrière en Arabie saoudite, pour restaurer le palais familial, cubiste et multicolore. Un régal pour photographe !  Alors que je cherche le meilleur angle, un convoi de grosses berlines s’arrête à mon niveau. Une vitre fumée se baisse, et un large sourire apparaît entre un keffieh et une tunique immaculée. « Je suis Abdallah Buqshan, bienvenue ! Voudriez-vous vous joindre à nous pour notre modeste déjeuner » ? Démarre alors une espèce de conte de fée, puisqu’après le déjeuner, plantureux et pris à même le sol avec de nombreux autres invités, je serai convié à passer quelques jours au palais, invité par le maître des lieux. Au programme : balade à cheval dans le canyon, pique-nique près d’une source sur le haut-plateau de Jol, tirs d’entraînement à la kalachnikov, qui résonnent longuement contre les parois rocheuses, enfin, en guise d’apothéose, grande fête nocturne le dernier soir, dans la cour de son palais, avec somptueux banquet, danseurs et musiciens. Un condensé de l’hospitalité yéménite et une expérience digne des mille et une nuits !  

 

Village de Haid Al-Jazeel, dans le Wadi Do’an, contemplé depuis le plateau de Jol.
Village de Haid Al-Jazeel, dans le wadi Do’an, contemplé depuis le plateau de Jol. 

 

Village perché typique du Djebel Haraz.
Village perché typique du Djebel Haraz.

 

Rituel soufi ismaélien, Djebel Haraz.
Rituel soufi ismaélien, Djebel Haraz. 

 

Femmes à la corvée d’eau, citerne de Thula.
Femmes à la corvée d’eau, citerne de Thula.

 

Grand-père au manteau d’astrakan, Shahara.
Grand-père au manteau d’astrakan, Shahara.

 

Dans le canyon du Wadi Dhar, l’ancien palais de l’imam, Dar Al Hajjar, ou palais du rocher, devenu un musée.
Dans le canyon du wadi Dhar, l’ancien palais de l’imam,
Dar Al Hajjar, ou « palais du rocher », devenu un musée.  

 

Jeune homme et son faucon à Sana’a. La fauconnerie reste un passion au Moyen-Orient.
Jeune homme et son faucon à Sana’a. La fauconnerie reste
une passion au Moyen-Orient. 

 

Arrivée sur le village de Shahara par le pont suspendu.
Arrivée sur le village de Shahara par le pont suspendu.

 

Village de Shaharah.
Village de Shaharah. 

 

Sur le fameux pont suspendu de Shaharah.
Sur le fameux pont suspendu de Shaharah. 

 

La grande citerne médiévale de Hababa.
La grande citerne médiévale de Hababa. 

 

Dans le djebel Bura.
Dans le djebel Bura.

 

Paysage vers Al Mawhit.
Paysage vers Al Mawhit.

 

Bergères de l’Hadramaout.
Bergères de l’Hadramaout. 

 

L’oasis de Shibam depuis le belvédère de la falaise sud.
L’oasis de Shibam depuis le belvédère de la falaise sud. 

 

Village d’Al Hajjarein, Wadi Do’an.
Village d’Al Hajjarein, wadi Do’an. 

 

Palais du sheikh Buqshan, à Khaila, Wadi Do’an.
Palais du sheikh Buqshan, à Khaila, wadi Do’an.

 

Pleine lune sur le palais Buqshan.
Pleine lune sur le palais Buqshan. 

 

Danse traditionnelle dans un patio du palais Buqshan.
Danse traditionnelle dans un patio du palais Buqshan. 

 

Comtemplation d'un paysage ouvrant sur la Mer d'Arabie à Homlil

Yémen

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