On les appelait terres d’ébène, non pour leurs racines profondes, ni pour l’ombre des forêts, mais pour la peau des captifs, pesée, troquée, embarquée. Ces terres blessées abritaient pourtant des royaumes ; la traite négrière et la colonisation les ont démantelés et détruits, mais la mémoire veille encore, entre forêts, savanes, fleuves et mer. Les esprits restent présents dans les chants et les danses aux pieds nus, dans les masques et les fétiches aux secrets tissés de nuit. Dans les attentes et les gestes rituels et parfois quotidiens. Nous vous proposons d'en découvrir une nouvelle, avec un premier parcours en Côte d'Ivoire. Il permet autant d'approcher l'histoire de ses peuples que sa dynamique actuelle, ses coutumes ancestrales, ses paysages et sa vitalité puissante. Mais l'Afrique animiste palpite toujours aussi au Bénin – une autre victime du commerce d'ébène – que dans le sud de l'Éthiopie et sur les bords du Turkana. Dans ces régions du monde mal connues, l'homme continue de vivre en reconnaissant dans la nature, dans les ancêtres, une présence qui excède ce que les yeux du corps peuvent voir dans le visible. En lien avec l'invisible par des rites et des masques sacrés, des danses et des chants, des histoires et des gestes, ils rappellent, au-delà des croyances particulières, notre attache originaire et essentielle à un monde vivant qui ne se réduit ni à un décor ni à un confort.
Tambours Malinké en Côte d'Ivoire ©Isaac Abissi
La Côte d'Ivoire : notre nouvelle destination en Afrique de l'Ouest
Notre voyage permet tout d'abord d'enrichir notre sensibilité aux natures d'Afrique de l'Ouest en offrant des paysages contrastés : entre lagunes et forêts tropicales, entre savanes et plages atlantiques, reliefs vallonnés. Le sud-est verdoyant, avec de grandes cocoteraies et des villages lacustres, tandis qu'au nord se dévoilent des terres plus sèches et des panoramas de savane parsemés de baobabs.
Au-delà de ces horizons naturels, la Côte d’Ivoire séduit aussi par sa richesse humaine : plus de soixante ethnies y cohabitent, avec des traditions propres, bien qu'en proximité, des danses et des rituels ancrés dans une spiritualité animiste. Nous croisons et rencontrons plusieurs de ces peuples, en nous initiant souvent à leurs artisanats spécifiques aux techniques transmises de génération en génération : tissage et statuaire des Sénoufo, masques et sculptures des Yacouba, forge et fabrication des instruments de musique des Malinké... Poterie, vannerie, teinture... l’artisanat ivoirien rassemble esthétisme et fonctionnalité en étant profondément enraciné dans les systèmes de croyance ; il accompagne aussi les grands moments de la vie : naissance, initiation, mariage, funérailles, cultes des ancêtres...
Ainsi, notre parcours permet aussi de dissiper quelques préjugés en prenant la mesure d'une histoire ancienne et dense, entre royaumes précoloniaux, traite atlantique, colonisation française et luttes post-indépendance. Elle se manifeste dans les vestiges d'Abengourou, les rues historiques de Grand-Bassam, mais également prend vie dans les légendes et les récits de nos hôtes.
Carrefour spirituel, mêlant christianisme, islam et cultes animistes, la Côte d'Ivoire bouillonne aussi sur le plan culturel entre autrefois et aujourd'hui ; musiques urbaines, fêtes traditionnelles, sculptures tribales, toiles contemporaines, marchés colorés et abondants rythment sa vie quotidienne.
Altérant progressivement nos fréquents clichés d'Afrique de l'Ouest, notre itinéraire immerge dans une réalité riche, nuancée et attachante, promesse de dépaysement et de réjouissances pour les voyageurs curieux et ouverts aux expériences inattendues et... aux accueils chaleureux.
Cliquez ici pour découvrir notre programme en Côte d'Ivoire.
Tisserands près de Bouaké & Cascades de Man © Isaac Abissi
Les mondes sacrés du Bénin
Cérémonie Vaudou © Jean Marc Porte
Pays discret, mais d’une grande richesse humaine et culturelle, le Bénin nous offre des voyages déroutants et inoubliables.
C'est sur cette terre de mémoires et d’hospitalité qu’est né le vaudou, non pas comme folklore, mais comme une tradition spirituelle vivante, présente dans les gestes des peuples, les fêtes, les chants et les rituels. Plus qu’une croyance, il imprègne encore aujourd’hui la vie quotidienne, les rapports aux ancêtres, à la nature et aux esprits. Chaque année, le 10 janvier, le Festival international du vaudou rassemble à Ouidah les fidèles – dont certains viennent de loin, des anciennes terres d'esclavage – et des cérémonies hautes en couleur et en trémulation se déploient et rythment la journée. Dans la semaine, la terre des esprits explose de toute sa vitalité : danses de masques, offrandes, chants, transes, ... Cliquez ici pour vous enfoncer au cœur du vaudou.
L'ancien Dahomey est aussi pétri par la mémoire de la traite atlantique, car Ouidah était un port majeur pour le voyage sans retour de « l'ébène ». La « route des esclaves » rappelle une histoire douloureuse mais essentielle dans l'identité d'un pays dont, pourtant, les palais royaux d'Abomey, classés au patrimoine de l'Unesco, témoignent de la puissance passée de ce royaume africain – royaume du Danxomè.
Nos parcours entraînent dans des régions aux paysages variés et dans des lieux étonnants, comme Ganvié, la « Venise africaine ». Cité flottante fascinante par son mode de vie lacustre, elle est entièrement construite sur l’eau, avec des milliers de maisons sur pilotis. On y vit, on y pêche et commerce, on y étudie et prie, on voisine en pirogue. Au matin, dans le silence du lac, les enfants pagayant vers l’école, les femmes commençant de vendre leurs fruits sur des barques font s'élever sur ce site unique, entre eaux et ciel, le sentiment d’une grande poésie.
Au fil du voyage, ce pays authentique et spirituel procure d'autres expériences sans égales, avec des mémoires et légendes qui n'annulent cependant pas une orientation résolue et dynamique vers l'avenir. Cliquez ici pour un voyage qui embrasse les mondes du sacré béninois.
Examen des nasses sur le Lac Nokoué au Bénin © Jean Marc Porte
Des peuples méconnus entre Kenya et Éthiopie
Danseurs et danseuses du Turkana © Jean Yves Marteau
Aux confins du nord du Kenya et du sud de l’Éthiopie, s’étend une région semi-aride, rude et surprenante, où le fleuve Omo descend des hauts plateaux éthiopiens pour nourrir les eaux du lac Turkana. Cet ensemble forme un bassin de vie fragile, où vivent des peuples qui, malgré les frontières modernes, partagent des croyances, des modes de vie et une vision du monde enracinés dans l’animisme.
Dans la vallée de l’Omo comme sur les rives du lac Turkana, vivent de nombreux groupes ethniques qui conservent chacun leurs langues, leurs rites, leurs parures, leurs structures : Hamar, Dassanetch, Arbore, Turkana, Rendille, Samburu... Néanmoins, ils reconnaissent tous la puissance invisible des esprits de la nature, des ancêtres, du ciel, de l’eau. L’animal est respecté, les saisons sont célébrées, et les corps sont ornés – voire habités – comme des temples ou des offrandes : peintures rituelles, scarifications, coiffures magnifiques, parures de cuir, de métal et d’argile. Les rituels, comme les danses collectives, les cérémonies d’initiation (comme l'ukuli hammar) et de récoltes, ou les mariages communautaires, restent de puissants vecteurs d’identité, car ils manifestent un rapport au sacré qui ne se sépare jamais des puissances invisibles attribuées à la nature (sauvage ou domestiquée) et aux forces du clan.
Statues Konso en Éthiopie © Patrick Badzinski
Si voyager vers ces peuples peut être exigeant car les pistes sont longues, les distances trompeuses, les hébergements souvent sommaires, l'effort est oublié dans l’intensité des rencontres et les émotions qui nous traversent. Longtemps marginalisées, ces tribus nous accueillent avec dignité et intérêt lorsque nous prenons le temps de les comprendre. C'est pour cette raison que nos parcours tiennent particulièrement compte, dans leur déroulement, du temps à passer avec eux pour échanger dans les villages, sur les marchés, sur les pistes...
Là-bas, les paysages sont immenses, minéraux, aux allures parfois lunaires. Le fleuve Omo creuse des méandres bruns dans une savane roussie, parsemée d'acacias, tandis que le lac Turkana, aux eaux turquoise bordées de volcans noirs, semble surgir d’un autre temps.
Dans cette Afrique assez largement oubliée, encore en distance de la modernité, ces animismes rappellent que la relation entre l’homme, la terre et l’invisible est encore, pour certains, un équilibre sacré – ce qui fait de nos voyages dans ces confins des temps rares et émouvants.
Tous nos voyages en Éthiopie
Tous nos voyages au Kenya
Tous nos voyages dans ces Afriques animistes peuvent être élaborés sur mesure. Pour le respect de nos hôtes, tous sont accompagnés de guides spécialisés connaissant particulièrement bien, par leurs amitiés et leur expérience du terrain, les peuples et tribus rencontrés ainsi que leurs croyances et leurs pratiques rituelles.
La Rivière noire au Bénin © Jean-Marc Porte