03 novembre 2017 - Groenland, Kayak
Kayak dans le fjord de Scoresbysund au Groenland

Notre ami Henri Bourgeois-Costa nous raconte l'une de ses premières expéditions en kayak dans les eaux glacées du Groenland de l'est. Il met en avant la magie du kayak de mer et du Groenland qui reste un lieu indomptable. Une météo capricieuse peut alors rendre la navigation compliquée et en même temps offrir de merveilleux moments sur terre. 

 

Souvenirs du pays de la licorne

Oui la licorne existe bel et bien.  Je l'ai même rencontrée ! Avant moi, les voyageurs anciens rapportant de leurs pérégrinations aux confins de la terre son immense pointe d'ivoire avaient alimenté sa légende. Mais je leur laisse ce macabre souvenir et me contenterai des images qui resteront à jamais gravées dans ma mémoire …

Nous sommes à plus de 70°N de latitude, sur la côte Est du Groenland, au cœur du plus grand fjord de la planète. Son nom groenlandais est Kangertittivaq. Les occidentaux le connaissent sous le nom de Scoresbysund. Ce fjord est si vaste qu'il pourrait contenir vingt-sept fois la Corse ! En son sein une île, inhabitée, accueille nos rêves d'arctique. 

 

L'organisation de l'expédition

Nous sommes cinq kayakistes et avec nous les dizaines de kilos de matériel, de vivre, de carburant, nécessaires aux trois semaines et demi d'autonomie que prendra la circonvolution de cette île. Sur la petite plage de sable noir où nous avons été déposés en bateau, nous nous affairons à tout conditionner. Equilibrer les charges pour ne pas déséquilibrer les kayaks, conserver à portée de main l’indispensable, rationnaliser le rangement pour ne pas tout sortir chaque jour … un vrai casse-tête. Et ce n'est pas le harcèlement des milliers de moustiques qui va nous faciliter la tâche.

 

À l'écoute de la météo

Le vent s'est levé, violent, comme toutes les après-midi. Grâce à lui il n'y a plus de moustiques. Mais cet air glacial qui glisse des glaciers tandis que l'air marin réchauffé par le soleil s’élève, rend la navigation délicate. Le phénomène porte ici le joli nom de Piteraq. Pour douces que soient les sonorités du mot, cela ne retire rien aux dangers qu’engendre ses folles poussées, ça et là enregistrées à plus de 300 km/h, sans guère de signe avant coureur. Mais pas de telle violence pour l'instant, juste la difficulté de trouver abri sur cette côte Sud de l'île, avare en plage. 

La qualité cardinale de mes compagnons de voyage, celle sur laquelle jamais je ne transigerai, est la capacité d’adaptation. « Faire contre mauvaise fortune, bon cœur ». Parce que de cette capacité dépend la bonne humeur, la sérénité, la possibilité d'affronter les difficultés. Parce qu'une telle aventure ne se résume pas à un projet mais se ré-écrit, à chaque instant, aléas après aléas…  Et là, nous sommes servis. Trois jours déjà que nous sommes coincés à terre par un vent terrible. A vrai dire, quelle chance ! Tout ce temps pour profiter, devant nous, du ballet incessant d'icebergs grands comme des immeubles, mus par les marées et le vent. Ce temps pour s'imprégner du spectacle sonore de ces géants de glace geignant d'être dérangés, grondant contre la roche, explosant en un tonnerre effrayant quand les tensions deviennent trop forte. Ce temps pour observer derrière nous ces aiguilles de gneiss qui grimpent au ciel leurs 1700m de falaises verticales ! 

 

La retour à la navigation

Nos pointes de kayak se fraient enfin un chemin hors de la soupe de glace dans laquelle nous avançons depuis deux heures. Un petit chenal se dessine parmi les bergy bits, growlers, sarrasins, … et autres enfants des icebergs anéantis par le temps. A une dizaine de mètre sur notre droite, un souffle, puis deux, puis une dizaine !  Ils s'approchent. Ils sont là, qui glissent sous nos kayaks. Dans le remous d'écume qu'agite leur tête ronde venue chercher l'air à la surface s'esquissent des regards curieux. Leur peau mouchetée de mille et une tâches frôle nos embarcations. Elles sont là !  Elles percent l'eau avec douceur, affleurent à peine, laissant entrapercevoir leurs torsades d'ivoire. Une dizaine de souffles, puis deux, … puis le silence.  Elles étaient là ! Non ce n’était pas un rêve, elles sont venues à ma rencontre, les licornes des mers, les narvals qui hanteront désormais mes plus beaux souvenirs.

Unghalak vous emmène cet été dans le haut Arctique avec deux départs confirmés guidés par un guide polaire expérimenté, à moins de cinq participants, pour encore mieux profiter de la magie du grand Nord et nous donner plus de marge de liberté.

Retrouvez tous nos voyages, stages et expéditions en kayak.

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